Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AUBEPIN

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 623-624).
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AUBEPIN. s. m. AUBÉPINE. s. f. Le premier ne se trouve que dans quelques anciennes Poësies. Touts nos auteurs écrivent aujourd’hui aubépine, ou épine blanche, que le peuple appelle noble épine. Alba spina. Mespilus apii follis sylvestris. Arbre rangé parmi les Néfliers à cause de son fruit. Comme cet arbre ne craint point le froid ni le chaud, qu’il ne trace point, & qu’il est armé de piquants très-forts, on s’en sert pour faire des haies vives. Son tronc est plus ou moins gros, suivant son âge, & suivant qu’on le laisse croître ; il est recouvert d’une écorce cendrée qui est lavée d’un peu de pourpre sur les jeunes branches. Son bois est très-dur. Ses branches sont courtes, armées de piquants plus durs que son bois, & garnis de feuilles vertes, luisantes, coupées en quelques segmens comme les feuilles du persil. Ses fleurs naissent par bouquets d’une odeur agréable : elles sont blanches, de bonne odeur, petites, composées de cinq pétales. Plusieurs étamines occupent leur centre ; chaque fleur a son pédicule long de plus d’un pouce ; le calice qui soutient la fleur, devient un fruit gros comme un pois, rouge, charnu, douceâtre, un peu gluant au goût, & renferme un ou deux osselets ou noyaux, qui contiennent une petite amande. Ce fruit mûrit en Septembre & Octobre. Son écorce, son bois é ses feuilles sont astringentes ; ses fleurs sont laxatives. On greffe sur l’aubépine la plupart des fruits à noyaux, tels que la pêche, l’amande, l’abricot & la prune. On dit, l’aubépine est en fleur, pour signifier, qu’in est entré dans le printemps. Il se trouve quelquefois des pieds d’aubépine à fleur double.

Les Botanistes l’appellent Pyracantah, Oxyacantha Dioscoridis, ou Spina acuta ; & autrement en françois, buisson ardent ; parce que les Rabbins disent que le buisson dans lequel Dieu parut à Moyse étoit d’aubépine.