Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AUNÉE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 650).
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AUNE. s. f. Enula campana, ou Helenium. Plante qui est du genre des aster. Ses racines sont branchues, longues, & assez grosses, aromatiques, d’un goût douceâtre, mêlé d’un peut d’amertume. Elles donnent de leurs collets plusieurs œilletons, d’où naissent de grandes feuilles longues, larges, pointues par leurs deux extrémités, molles, vert pâle en dessus, blanches en dessous, crénelées sur leurs bords. D’entre ses feuilles s’élevent une ou deux tiges droites, velues, creuses, hautes de cinq à six pieds, garnies de quelques feuilles plus petites que celles du bas, & semblables à celles du bouillon blanc : les tiges sont enfin terminées par quelques petites branches qui soutiennent des fleurs radiées jaune doré, d’un pouce & demi environ de diamètre. Leur calice est écailleux, & leurs semences sont oblongues, grêles, & chargées d’une aigrette. Les racines d’aunée sont pectorales ; on en fait une conserve qui est bonne pour les asthmatiques, & qui convient encore pour les maux d’estomac. L’onguent d’aunée est estimé pour la galle, & pour dissiper les douleurs de rhumatismes. L’aunée croît communément en Normandie, dans le Bourbonnois ; & on la trouve dans beaucoup de jardins. Elle est très-aisée à élever, d’ailleurs elle est vivace. La superstitieuse antiquité lui avoit donné le nom d’Helenium, à cause qu’elle croyoit que venant dans l’île d’Hélène, elle avoit été produite des larmes de cette belle Princesse.