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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AURÉOLE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 657).
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AURÉOLE. s. f. Aureola. Couronne de gloire, cercle de lumière que les Peintres & les Sculpteurs mettent autour de la tête des Saints, des Vierges, des Martyrs, & des Docteurs, pour marque de la victoire qu’ils ont remportée. Le P. Sirmond dit que cette coutume est empruntée des Païens, qui environnoient de rayons la tête de leurs Dieux. Voyez S. Thomas au Supplément de sa somme, Question 116.

Auréole, s’est dit originairement de quelque joyau qu’on proposoit pour prix de quelque dispute, qu’on donnoit pour récompense au mérite. Du Cange.

Les Théologiens Scholastiques appellent Auréoles, les récompenses spéciales qui sont données aux Martyrs, aux Vierges, aux Docteurs, & aux autres Saints, à cause de leurs œuvres de surerogation. C’est le degré de gloire qui les distingue dans le Ciel ; & c’est ce que S. Augustin, dans son Livre de la Virginité, appelle prérogative de gloire. Le P. Séguenot de l’Oratoire, qui a traduit cet ouvrage de S. Augustin, dit dans la remarque sur cet endroit : « C’est-a-dire, quelque haut degré de gloire, au moyen de quoi ils seront vraiment plus heureux que les autres. Il ne faut pas penser que ce soit cette sorte de récompense que les derniers Scholastiques ont inventée, & qu’ils appellent Auréole : car les Peres n’en ont jamais parlé, ni même les premiers Docteurs de l’Ecole, & il n’y en a nul fondement en l’Ecriture. Mais le fondement, à mon avis, est en cette fausse imagination que l’on ne peut vaincre, que la grandeur & l’excellence de l’action contribuent quelque chose au mérite. » Cette proposition du P. Séguenot touchant l’Auréole, a été censurée par les Théologiens de la Faculté de Paris.