Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AUVERGNAT

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 673).
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AUVERGNAT, ATE. s. m. & f. Qui est d’Auvergne. Arvernus. Les Auvergnats sont laborieux & adroits. Quand on parle des anciens habitans de l’Auvergne, Arverni, il ne faut point dire Auvergnat, mais Arverne, ou Arvernien. C’est ainsi qu’en usent nos bons Auteurs récens. Bellovèze fit nombrer sa colonie qui étoit composée de Bituriges, d’Arvernes, de Sénonois, d’Eduens, d’Ambares, de Carnutes & d’Aulerques Cénomans, c’est à-dire, de gens du Berri, & de l’Auvergne, de Sens, d’Autun, de Chalons sur Saône, de Chartres, du Mans. Cordemoy. Munier, dans ses Recherches sur la ville d’Autun, dit toujours Auvergnat. César s’empara des Gaules, sous prétexte de donner du secours aux Autunois contre les Auvergnats, Séquanois & Allemands. Munier. La rivière d’Allier séparoit la seigneurie d’Autun de celle des Auvergnats. Id. Je crois qu’il est mieux de ne le point imiter. Les Arvernes, si l’on en croit Lucain, Liv. I, v. 427, se disoient originaires des Troyens, & freres du peuple Romain.

Arvernique ausi Latio se fingere fratres
Sanguine ab Iliaco populi.

De Valois, dans sa Notice des Gaules, croit que Lucain se trompe, & qu’il a mis les Arvernes pour les Héduens, ou Autunois. Il est vrai que Cicéron, dans une Lettre à Trébatius, Liv. VII, ep. 10, & dans la 16 du I Liv. à Atticus ; & Tacite, Liv. XI, Ann. c. 25, disent que les Héduens, ou Autunois, étoient frères du peuple Romain ; mais d’autres qu’eux prirent ou reçurent cette qualité ; & Juste-Lipse dans ses Notes sur Tacite, montre à l’endroit que j’ai cité, que cet Historien s’est trompé, quand il a dit que les Héduens étoient les seuls qui l’eussent eue. Une ancienne inscription la donne aux Bataves : les Arvernes ont bien pu l’avoir aussi.