Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/AZOTE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 678-679).
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☞ AZOTE. Nom que les Grecs donnent au Dimanche de la Septuagésime, parce que l’Evangile de ce jour est la parabole de l’enfant prodigue : ce que signifie en grec le terme d’Azot. Ils le nomment aussi Prosphonésime.

AZOTE. Azotus. Ville de Palestine. Azote étoit l’une des cinq Satrapies des Philistins. Le Géographe Estienne dit qu’elle fut bâtie par un des Phéniciens qui quittèrent la Mer rouge pour s’avancer vers le Nord, & qu’il lui donna le nom de sa femme, qui s’appeloit Aza. Mais cela ne convient point, puisque Azote n’étoit point aux Phéniciens, mais aux Philistins. Il ajoute que ce nom signifie chimère, autre erreur ; car il est vrai qu’en Phénicien עזא, aza, signifie une chèvre ; mais Azot s’écrit autrement, אשדוד, Asdod & par un aleph, non pas par un ain. Quelques-uns interprètent ce nom robur, force, donnant dans une erreur à-peu-près semblable à celle du Géographe Estienne, & tirant azotus de עז, fort, robuste, comme si l’on disoit עזוד, & non pas אשדוד. D’autres disent qu’il signifie deprædatio, pillage, comme venant de שדד, ravager, piller. Il y avoit à azote un temple de Dagon ; les Philistins y ayant mis l’arche de Dieu, Dagon fut renversé deux fois. Saci écrit Azot. Depuis le Christianisme établi, Azote fut un siège épiscopal. Sa longitude est 65d. 15’, & sa latitude 31d. 50’. On l’appelle aujourd’hui Alsette, Alcet, ou Alzete. Ce n’est plus qu’un village. Adrichomius distingue deux Azotes ; l’une appelée Azotus Paralia, c’est-à-dire, maritime, c’est celle de l’Ecriture ; & l’autre, Azotus Ippini, c’est, selon lui, le siège épiscopal.