Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BÉARNOIS

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 814).
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BÉARNOIS, OISE. s. m. & f. & adj. Qui est de Béarn, ou qui appartient au Béarn. Bearnensis, Bearniensis. Ortelius estime que les Preciani de César sont les Néarnois. Vigenère croit que ce sont les Crosates. Villeneuve & Bergier prennent les Cucueni de Ptolomée pour ceux d’Oleron. Le P. Monet prétend que les Béarnois font une portion des Bigordans, qu’il nomme Bigordans occidentaux, & les vrais peuples de Bigorre Bigordans orientaux. M. de Marca, Hist. de Bearn, Liv. I, chap, II, croit que les Venami de Pline sont les Béarnois, pourvu que le texte soit remis avec une correction fort aisée, & très-recevable, lisant Venarni, au lieu de Venami : il ne faut que séparer la première jambe de l’m pour faire deux lettres d’une ; savoir, de l’m un r & un n. Dans les exemplaires de Pline imprimés à Paris en 1516, on y reconnoît la leçon de Venarni au lieu de Venami.

On lit dans l’Histoire de la Ligue le Béarnois ; c’est Henri IV que les Ligueurs appeloient ainsi, parce qu’ils s’obstinoient à ne le pas reconnoître pour Roi de Frane, mais seulement pour Prince de Béarn ; ne lui donnant pas même la qualité de Roi de Navarre, parce qu’il n’étoit point en possession de ce Royaume, quoiqu’il en fût l’héritier & le maître légitime. Le Pape Sixte V bien informé de la façon de vivre de Henri IV, de celle du Duc de Mayenne, pronostica hardiment que le Béarnois, il l’appeloit ainsi, comme faisoient tous les Ligueux, ne pouvoit manquer d’avoir le dessus, puisqu’il n’étoit pas plus long-temps au lit, que le Duc de Mayenne étoit à table, & qu’il usoit plus de bottes, que l’autre n’usoit de souliers. . Les Ligueurs prononçoient Biarnois. Il n’a point d’autre nom dans toute la Satyre Menippée. Henri IV étoit né à Pau en Béarn, le 13 de Décembre 1553, p.15.

Le Gave Béarnois, est une rivière qui a sa source dans les montagnes de Bareige en Bigorre.