Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BÉLANDRE ou BELANDE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 839).
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BÉLANDRE, ou BELANDE. s. f. Bélandre se trouve dans l’Hydrographie de Fournier, & bélande dans l’Histoire du siége de Dunkerque par M. Sarasin. D’où l’on peut conclure que l’un & l’autre sont bons ; se ce n’est que bélande est un peu plus doux que bélandre, ce qui suffit pour le faire préférer. Le Dict. de l’Acad. dit bélandre. Quoi qu’il en soit, c’est un terme de Marine qui signifie un petit bâtiment de mer qui est fort plat de varangue, qui a son appareil de mâts & de voiles semblables à celui d’un heu, & dont la couverte, ou le tillac s’éleve de proue à poupe d’un demi-pied plus que le plat-bord. Ainsi entre le plat-bord & le tillac, il y a un espace d’environ un pied & demi qui règne en bas, tant à stribord qu’à bas-bord. Les bélandes servent au transport des marchandises ; & les plus grandes, qui sont de 80 tonneaux, se peuvent conduire par trois ou quatre personnes. Elles vont à la bouline, comme le heu, & ont des semelles pour cela. On s’en sert principalement dans la basse Flandre, étant fort propres pour aller sur les canaux & sur les rivières. Le maître y loge ordinairement avec toute sa famille, n’ayant point d’autre maison que sa bélande.