Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BAGUENAUDIER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 699-700).
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BAGUENAUDIER & BAGENAUDIER. s. m. Colutea vesicaria. Arbrisseau branchu, revêtu de deux écorces, l’une cendrée & quelquefois lavée de pourpre, l’autre verte. Ses feuilles sont rangées comme par paires sur une côte terminée par une seule feuille. Elles sont petites, un peu ovales, charnues, molles, lisses & vertes en dessus, plus pâles, & un peu velues en dessous, amères au goût. Ses fleurs sont jaunes, légumineuses ; auxquelles succédent des fruits ou vessies vertes, quelquefois roussâtres, transparentes, qui renferment de petites semences brunes & taillées en rein. Cet arbrisseau vient en Languedoc, & dans plusieurs endroits du royaume : on en trouve aussi dans les jardins. Ses feuilles & ses semences purgent plus violemment que le Séné.

Chomel, dans le Dictionnaire Écon. décrit encore un autre baguenaudier, qu’il appelle l’arbre du raisin. Il est petit, & a la feuille comme le sureau : son bois est fort frêle, les feuilles blanches, & rangées en grappes, de même que le fruit, qui vient dans de petites gousses roussâtres, assez semblables aux poids chiches, quoique plus gros. Il a au dedans un noyau tirant sur le vert, qui est doux à manger, & qu’on appelle Pistache sauvage ; mais il excite à vomir. Il naît dans les forêts. Il fleurit au mois de Mai, & ses noisettes sont mûres en Septembre, & ont les mêmes propriétés que les pistaches.

Baguenaudier. s. m. Celui qui baguenaude. Nugator. Ce mot est vieux en ce sens & du style familier. Voilà un franc baguenaudier.

☞ On appelle encore baguenaudier une espèce de jeu d’enfans.