Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BAHUT

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 701).
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BAHUT. s. m. Coffre couvert de cuir dont le couvercle est arrondi en forme de voûte, quoique plusieurs ne croient pas qu’il soit de l’essence du ’’bahut d’être tel. Arca camerata. Le t ne se prononce point.

Ce mot vient de bajulo, selon Nicot, à cause qu’on se porte sur des mulets. Ménage le dérive de l’allemand behuten, qui signifie garder ; d’autres par métathèse de l’hébreu, thebat, qui signifie la même chose. Du Cange le dérive de bahudum, qu’on a dit dans la basse latinité, pour signifier une espèce de coffre. Quelques uns croient qu’il vient du mot celtique bahu, qui signifie coffre dont le dessus est fait en rond.

En Maçonnerie, on dit qu’une pierre est taillée en bahut, quand elle est un peu arrondie par-dessus, comme font celles qui sont au-dessus des parapets, ou des appuis des quais & des ponts.

En termes de Jardinage, on dit qu’une plate-bande, une planche, ou une conche, est un bahut, lorsqu’elle est bombée & arrondie sur sa largeur, pour faciliter l’écoulement des eaux, & mieux élever les fleurs. La Quintinie, dans son ’’Instruction pour les Jardins, & Liger, dans son Dictionnaire d’Agriculture, écrivent bahu sans t, mais mal, quoique dans la prononciation on ne fasse point sentir le t. De plus, ils ne disent point simplement en bahut’, mais en dos de bahut, ce qui paroit mieux. Elever de la terre en dos de bahu. Il faut dans les terres humides les élever autant que l’on peut en dos de bahu. Quint.