Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BAILE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 704).
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BAILE. s. m. C’est le nom qu’on donne aux Ambassadeurs de Venise, résidens à Constantinople. On les appeloit ainsi dès le temps que les Empereurs commandoient en cette ville-là. Ils s’appeloient en latins Bajulus, comme qui diroit bailli ; & ils faisoient originairement la charge de Consul de Venise & de Résident à Constantinople. Legatus, Orator Venetus. Les Turcs & les Grecs modernes les appellent Bailos, ou Balios.

Ce mot se dit aussi dans le Langedoc & dans le Roussillon, & signifie une sorte de Juge royal. Il vient de l’Espagnol Bayle. On prétend assujettir les enrôlés au payement des entrées, quand les Consuls ou lesBailes l’ordonnent. Patr.

Baile, ou Bayle, étoit aussi un Officier des anciens Dauphins, préposé à la recette de leurs droits seigneuriaux, qui en d’autres provinces s’appeloir Mistral. Baylus, Ballius, Bajulus. Ces Officiers étoient appelés Célerierséé dans la Baronie de la Tour, & dans les terres que le Dauphin avoit au-delà du Rhône. C’est principalement dans les contrées de Trieres, du Diois & du Valentinois, qu’ils ont été nommés Bayles. Valbonnet, p. 116, qui écrit indifféremment Baile, ou Bayle. C’étoit proprement l’agent du Seigneur sous le Châtelain. Id.

Le nom Bailea, ou Bayle pourroit aussi convenir au Bailli, ou même au Châtelain, qui encore à présent en quelques endroits, est appelé le Bayle. Valbon, p. 117.

Bailes. s. m. pl. On appelle ainsi à Bordeaux ces Officiers qui sont à la tête des Communautés, qu’on nomme ailleurs Jurés.