Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BALIVEAU

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 723).
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BALIVEAU. s. m. Terme des Eaux & Forêts. Jeune arbre au-dessous de 40 ans, qu’on est obligé de reserver dans les coupes. Relicta ad propagationem quercus. Il est enjoint par les Ordonnances des Eaux & Forêts, de laisser seize baliveaux de l’âge du bois danq chaque arpent de taillis qu’on coupe, outre tous les anciens & modernes.

Baliveau sur souche, ou sur brin est le maître brin d’une souche qui est de belle venue, qu’on a réservé dans les coupes pour croître en haute futaie. Les baliveaux doivent être de chêne, ou de châtaignier, ou de hêtre. Ils prennent le nom d’arbre en quittant celui de taillis, & s’appellent arbres baliveaux, ou lais, ou arbres réservés ; plusieurs les appellent étalons, parce qu’ils repeuplent les ventes, par analogie aux chevaux : ce sont ceux qu’on appelle de l’âge du bois. Primi cæsuræ superstes quercus.

On appelle perots, ceux qui sont laissés de deux coupes, & tayons, les baliveaux ou lais de trois coupes, comme qui diroit, fils, pere & aïeul. Tertia ex cæsura superstes quercus. Les baliveaux modernes sont les réservés des coupes précédentes jusqu’à 60 ou 80 ans. Ensuite ce sont des arbres de haute futaie. Les particuliers ont permission d’en disposer après 40 ans, & non auparavant.

Quelques-uns dérivent ce mot de bacillus, qui signifie bâton. Il y a plus d’apparence qu’on a dit de baliveaux pour boisviaux, & boisviaux pour boisvieux, par opposition aux taillis. On trouve boisviaux dans les chartres. Item, il donnera à l’Empereur au parc de Pisons cent arpens de bois de huit ans, & les boisviaux qui demeureront au parc.

Baliveaux de Tailleurs de pierre. Voyez Echasses.