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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BALLON

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 725).
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BALLON. s. m. Grosse boule de cuir ronde & creuse, qui couvre une vessie, qu’on remplit de vent par une languette, ou soupape, lequel air faisant ressort, rend le ballon propre à se réfléchir. Follis. On joue au ballon en le frappant avec le poing ou le pied. Il n’y a guère que les écoliers qui s’amusent à jouer au ballon.

On dit d’un hydropique, qu’il est gros, qu’il est enflé comme un ballon.

Ballon de Fer. Le ballon de fer contient seize tables de fer. La table est d’un pied & demi de long, & de trois quarts de pieds de large, c’est-à-dire, de neuf pouces de large, & épaisse d’un grain d’orge. Goullut, Mém. des Bour. L. II, C. 26.

☞ BALLON. Terme de Verreries. Ce sont des mottes de terre à pot, prêtes à être mises en œuvre.

Ballon, en termes de Chimie, est un très-gros matras, ou bouteille ronde de gros verre & à cou court, qui sert de récipient en plusieurs distillations, ou opérations.

Ballon, est aussi un terme de Relation qu’on trouve souvent dans celles de Messieurs de Chaumont, & de Choisi. C’est le nom d’un vaisseau à rames, dont on se sert dans le royaume de Siam, tant pour des voitures, que pour des cérémonies. Il y a des ’ballons doré, & bien parés qui ont jusqu’à 150 rameurs de chaque côté. Il y en a quelques-uns qui ont des clochers d’un ouvrage fort délicat : ce sont de petits bâtimens faits d’un seul arbre d’une longueur prodigieuse. Le roi de Siam a les plus beaux ballons qui soient au monde. Les Siamois donnent à leurs ballons la figure de quelque animal, de quelque oiseau, ou de quelque reptile ; ce qui fait un fort bel effet.

Ballon. Terme d’Artificier. C’est une espèce de bombe de carton qu’on jette en l’air comme une bombe de guerre par le moyen d’un mortier ; l’effet de cet artifice est de monter avec une très-petite apparence de feu, qui en jette cependant subitement une grande quantité, lorsque cette bombe est parvenue au sommet de son élévation, à la différence des bombes de guerre, qui ne doivent crever qu’au moment de leur chûte. On les divise en ballons d’air & ballons d’eau, c’est-à-dire, destinés pour l’un ou pour l’autre.

Ballons à bombes. Terme d’Artillerie. Ils se font de la même manière que ceux à grenades. On met d’abord une bombe au fond du sac, & on fait ensuite alternativement un lit de trois bombes & un lit de poudre. Ces bombes sont de six pouces de diamètre. On en met deux ou trois lits dans le ballon.

Ballon de Cailloux. Ils se font comme les ballons à bombes & à grenades. Au lieu de grenades ou de bombes, on y met des cailloux, & l’on observe de faire ensorte que ces ballons crevent en l’air, afin que les cailloux dont ils sont chargés, tombent en forme de grêle sur les lieux où on veut les faire tomber. Ces ballons font à-peu-près le même effet que les pierriers. Ils sont même plus dangereux pour l’ennemi, parce que le service en est bien plus prompt.

Ballons à Grenades, ne sont en quelque façon que des sacs à poudre, qu’on emplit en mettant d’abord une ou deux livres de poudre au fond du sac avec une grenade. On recouvre ce premier lit de quatre grenades, & l’on remplit de poudre les intervalles qu’elles laissent entre elles. On fait ainsi quatre lits de grenades & de poudre, & après que le sac est entièrement rempli, à l’exception de ce qu’il en faut pour le lier, on introduit une fusée dedans, & on lie fortement le sac avec la fusée, après quoi on le trempe dans le goudron. On le met ensuite dans un autre sac qu’on trempe de même dans le goudron, puis dans l’eau. On doit couvrir d’étoupilles les fusées de grenades enfermées dans ce sac.

☞ BALLON. Petite ville de France, au Diocèse du Mans, sur l’Orne, à cinq lieues du Mans, avec titre de Marquisat.