Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BARANGE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 750-751).
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BARANGE. s. m. Barangus. C’est le nom d’un Officier chez les Grecs du bas Empire. Cujas les appelle en latin Protectores, d’autres Securigeri. L’Office des Baranges étoit de garder les clefs des portes de la ville où l’Empereur se trouvoit. Voyez Cantacuzene, L. I, c. 1. codinus, De Off. Constant. c. 5. n. 45. dit que les Baranges sont des Officiers qui sont à la porte de la chambre de l’Empereur, & de la salle où il mange. Codinus, Curopalate, Nicétas, disent que ce mot est anglois ; que les Baranges étoient Anglois de nation, & qu’ils étoient armés d’une hache. Codinus les fait aussi Anglois, & dit qu’ils parloient anglois. Anne Commene dit qu’on les faisoit venir de l’île appelée Thule. Le P. Goar doute si le mot de Thule n’est point corrompu, ou changé. Jean Scylitzes dit qu’ils étoient Celtes. Nicétas dans Alexis dit qu’ils étoient Allemands. Dès le temps de Michel de Paphlagonie il y avoit des Baranges, comme il paroît par Cedrenus ; mais ils n’étoient encore que simples soldats, & non Gardes du Corps. Leur Chef s’appeloit ἀκολουθος, comme qui diroit celui qui suit toujours l’Empereur. il étoit aussi chef des Francs. Vers l’an 1035 un Barange ayant voulu faire violence à une femme Thrace, elle lui arracha son coutelas & lui en perça le cœur ; tous les Baranges la louèrent fort, & lui mirent une couronne sur la tête, & le Barange tué fut privé de la sépulture. C’étoit sous l’Empire de Michel IV. Bar en anglois signifie fermer. Voyez Codinus. de off. vet. insc. Cantacuzene, Liv. I. Hist. c. 14. & les Juriscons. Grecs ad. l. 3. §. 5. D. ad. leg. Cor. de Sicar. le Gloss. de Cedrenus au mot βάραδγοι le P. Goar sur Codinus, p. 74. n. 53.

Barange. s. f. On appelle ainsi dans les Salines un mur d’environ trois pieds de haut, placé en dedans du fourneau, entre les murs sur lesquels la poële est posée, servant à la séparation des bois & des braises.