Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BARUTH

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 776).
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BARUTH. s. m. Mesure des Indes, qui contient dix-sept gantans, c’est-à-dire, 50 à 56 livres de poivre, poids de Paris.

Baruth. Ville de Syrie, appelée autrefois Bérite Bérithus. Cette ville est située sur le bord de la mer, à vingt milles de Seyde. Les Romains y avoient une colonie. Ses habitans droit de Bourgeoisie. Le vieil Hérode l’avoit embellie, & le Roi Agrippa l’avoit enrichie de portiques, de théâtres, d’amphithéâtres, de bains, & de plusieurs bâtimens superbes. Il y a un Crucifix que la tradition du pays dit avoit été fait par Nicodème, possédé ensuite par Gamaliel, & envoyé enfin à Baruth, deux ans avant la prise de Jérusalem par Tite & Vespasien. L’Auteur qui porte le nom de saint Athanase, fait l’éloge de ce Crucifix dans son Sermon rapporté au Concile de Nicée. Le sang qui sortit de cette image percée par la main impie d’un Juif, conserve encore aujourd’hui la couleur, que le temps, dit-on, n’a pu effacer. Ce précieux monument est placé dans un lieu souterrain de l’Eglise de saint Sauveur, dont les Turcs ont fait une mosquée. Nos Chrétiens & les Turcs même ont recours dans leurs maladies & dans leurs autres besoins, à cette miraculeuse image de Jésus-Christ crucifié. La même tradition dit que le Messie alla prêcher à Baruth sans y entrer. Mém. des Miss. du Lev. T. IV, p. 144 & suiv.