Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BAVOLET

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 811).
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BAVOLET. s. m. Coiffure des jeunes paysannes auprès de Paris, qui se fait de linge délié & empesé, & qui a une longue queue pendante sur les épaules. On pouroit l’appeler en latin capital, par analogie au linge dont les femmes avoient la tête couverte dans les sacrifices, & qui portoit ce nom, au rapport de Festus. Chiffonner le bavolet. Vous voulez faire voir dans vos trophées amoureux, des calles, & des bavolets. Scar.

On dit figurément d’une jeune paysanne, que c’est un joli bavolet.

Loin de la Cour, je me contente
D’aimer un petit bavolet. Bois-R.

Ce mot est formé de bas-volet. Volet se disoit autrefois pour voilet, & voilet est un diminutif de voile : de-là on a appelé bavolettes les jeunes paysannes qui portoient ces sortes de coiffures. Huet. De bavolette on dit en Normandie filer bavol ; pour dire, filer inégalement, faire du fil qui n’est pas égal, parce que les jeunes bavolettes, peu savantes en l’art de filer, filent ainsi. Id.

☞ On appelle aussi bavolet chez les Marchandes de Modes & Coiffeuses la seconde pièce d’une coiffure qui n’a point de barbes, qui forme le dessus de la tête. C’est aussi sur le bavolet que l’on monte le fet qui forme le gros pli du milieu.