Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BELÎTRE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 844).

BELÎTRE. s. m. Gueux qui mandie par fainéantise, homme de néant. Il se dit quelquefois par extension des coquins qui n’ont ni bien ni honneur. Mendicus, vilis homuncio, homo tressis, trioboli. Ménage dérive ce mot de l’allemand betler, qui signifie gueux, mendiant ; Scaliger du latin balatro ; d’autres à balista ; parce que souvent les archers & arbalétriers ont tenu la campagne, & pillé le paysan. Erasme le dérive du grec βλίτον, en latin blitum, espèce d’herbe potagère fort fade, sans saveur, vulgairement poirée, d’où la métaphore a été tirée à un stupide, & à un lourdaut, à un belître, qu’on appelle aussi un vaut-rien. D’autres disent qu’il vient de Velitrensis. A Pontoise les Confrères Pèlerins de la Confrérie de S. Jacques, ont porté long-temps le nom de Bélîtres ; & ce nom n’étoit point odieux. Descrip. Géogr. & Hist. de la Haute Norm. Tom. II, p. 204.

Ce mot vient du grec βλίτυρι, qui signifie un rien. De-là est venu le mot blitri, dont on se sert dans l’école pour désigner un homme sans nom. Nous disons en françois un quidam. Huet. Cet Auteur écrit blître, au lieu de bélître.