Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BERGERONNETTE
BERGERONNETTE, ou BERGERETTE. s. f. Vieux mot qui signifioit autrefois petite bergère. Puella gregis custos.
Bergeronnette, est aussi un petit oiseau qu’on appelle autrement hochequeue, vattemare, lavandière, qui est noir & blanc, & qui fréquente les rivières. Cinclus, Motacilla.
Bergeronnette jaune. Motacilla flava. Elle est de la grandeur de la grande Mésange : elle remue incessamment la queue, qui est fourchue, & beaucoup plus longue que le reste du corps ; elle est composée de huit plumes, desquelles les deux qui sont à l’extrémité de part & d’autre, sont de trois couleurs, beaucoup de blanc, un peu moins de noir, & très-peu de jaune. Les deux du milieu, sont noirâtres avec un peu de jaune, & sont un peu plus courtes que les autres. Elle a le bec long, droit, grêle & noirâtre ; le crâne & la tête fort délicats. Son ventre est blanchâtre, avec un peu de jaune. Cette couleur paroît au commencement de sa queue ; à l’extrémité elle est d’un jaune plus couvert ; proche du croupion ses plumes sont mélangées de jaune & de vert. Sa tête & son dos sont bruns. Les pennes de ses ailes sont noirâtres, & au milieu par le travers blanchâtres, hormis les derrières, qui sont entièrement noires. Ses ailes sont courtes ; sa tête est petite à proportion de son corps ; & ses jambes menues & brunes. On distingue le mâle de la femelle, en ce qu’il a le ventre tout-à-fait jaune. Il a aussi des lignes jaune-paille, qui lui prennent depuis le bec jusqu’aux sourcils, & descendent vers le cou. Sa poitrine est orangée. Mais la femelle a le dessus de la tête & le cou cendrés ; au lieu que le mâle a les sourcils orangés, elles les a blancs. Ils ont l’un & l’autre une plume blanche à chaque côté de la queue. La Bergeronnette jaune fait sa demeure aux mêmes endroits que la Bergeronnette blanche, qui s’en va & nous quitte en certain temps de l’année ; mais celle-ci demeure toujours avec nous : elle suit toujours les troupeaux, ainsi que l’autre, à cause des mouches qu’elle y rencontre ; elle ne vit point en cage. Lorsqu’elle a été poursuivie de l’épervier, & qu’elle en est échappée, elle chante incontinent, en signe de réjouissance : elle est très-bonne pour les Faucons, & les autres oiseaux de proie qui sont à la mue.
Il y a une autre espèce de Bergeronnettes jaunes. Celle-ci est depuis le gosier jusqu’au-dessous du commencement de la queue d’un jaune plus couvert que la précédente. Sa tête & son dos sont presque de couleur de rouille, laquelle règne au commencement du gosier, & forme comme une espèce de collier, bien qu’elle soit plus claire en cet endroit. La partie qui est jointe au-dessous du bec, est garnie d’une tache blanche qui l’environne. Ses ailes à l’endroit qu’elles touchent le dos, sont pareillement de couleur de rouille, ainsi que les côtés. Son bec est grêle, noir, longuet, & un peu courbé à l’extrémité. Les plumes de la queue sont noires, bordées d’un peu de blanc. Son croupion est jaune, les pieds bruns, les ongles longs & assez crochus.