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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BIENVENUE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 896).
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BIENVENUE. s. f. Bonne arrivée, heureuse arrivée. Célébrer la bienvenue. Ce terme n’est que du style enjoué, ou familier, & populaire. Une Ballade élégante présentée à feu Monseigneur à son retour du Camp de Compiègne, commence ainsi :

Je viens, Monseigneur, hardiment
Célébrer votre bienvenue,
Et le guerrier amusement
Où les Princes si galamment
Passerent Bellone en revue.

Il se dit proprement de la première fois qu’on arrive en quelqu’endroit, ou qu’on est reçu en quelque corps.

Bienvenue, est en style familier ce que les Romains appellent sur leurs médailles Felix Adventus, comme dans celles de Dioclétien, Constantin le Grand, Valentinien, Valere Maximin, &c. ou simplement Adventus : comme dans celles de Neron, de Vitellius, de Trajan, d’Hadrien, de Pescennius Niger, de Caracalla, de Geta, de Severe, &c.

Bienvenue, est aussi le repas qu’on donne à ceux avec qui on entre en quelque espèce de communauté. Festum epulum amicis adventum gratulantibus datum. Les prisonniers font payer la bienvenue à tous ceux qui entrent dans la prison ; les écoliers à ceux qui entrent dans un Collége. Le Roi, par son Ordonnance de 1670 pour les matières criminelles, défend, à peine de punition exemplaire, aux Géoliers, Greffiers, Guichetiers, & à l’ancien des prisonniers, sous prétexte de bienvenue, de rien prendre des prisonniers en argent ou en vivres, quand même il leur seroit volontairement offert.