Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BISCUIT

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 911).
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BISCUIT. s. m. Terme de marine. Pain fort desséché par une double cuisson, d’où il est appelé biscuit, pour le garder long-temps, & particulièrement sur la mer. Panis nauticus. La soute est le lieu où on garde le biscuit dans les vaisseaux. Le biscuit pour les voyages de long cours se cuit quatre fois, & on le fait six mois avant l’embarquement. Le biscuit qu’on charge sur les vaisseaux du Roi, est de farine de froment épurée de son, & de pâte bien levée. Faire du biscuit, c’est aller en chercher, aller faire sa provision de biscuit, comme on dit, faire de l’eau, & faire du bois.

☞ On dit figurément & proverbialement, qu’il ne faut point s’embarquer sans biscuit ; pour dire s’engager dans une affaire, dans une entreprise, sans avoir les choses nécessaires pour y réussir.

Biscuit, est aussi une pâtisserie friande faite avec de la plus fine farine, des œufs & du sucre : on y met aussi de l’anis & de l’écorce de citron. Copta dulciaria. On les fait cuire au four dans des moules de fer blanc, ou de papier. Il y a aussi des biscuits de carême faits sans œufs, avec de la pâte d’amandes ; des biscuits de conserve de roses, de citron, de grenade, &c.

Les Maçons appellent biscuits, ou bécuits, les pierres de chaux qui restent dans le bassin, après que la chaux est détrempée.

Biscuit, se dit aussi en termes de Teinture. Il est défendu aux Teinturiers de faire aucun biscuit ni faux noir, c’est-à-dire, entre deux galles, vieille & neuve.

Biscuit, se dit aussi chez les Potiers de terre, Faïenciers, &c. de la pâte qu’ils emploient à faire leurs vaisseaux, & sur laquelle ils appliquent ensuite la couverte.