Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOICININGA

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 940).
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BOICININGA. s. m. en Espagnol cascavel, est un serpent du Brésil, long de quatre ou cinq pieds, gros comme le bras, rougeâtre, tirant sur le jaune : sa tête est longue & large d’environ un doigt & demi. Ses yeux sont petits, sa langue est fourchue, ses dents sont longues & aigües. Sa queue est chargée vers son extrémité d’un corps parallélogramme, long de deux doigts, large d’un demi doigt, ☞ & composé de petits chaînons entre-lacés les uns dans les autres, secs & unis. Son corps croît chaque année d’un anneau ou chaînon. Il fait le même bruit qu’une sonnette. Quoiqu’il soit très-vénimeux, il fait rarement du mal ; parce qu’on est averti par le bruit de sa sonnette. Si quelqu’un en est mordu, le remède le plus sûr est d’écraser la tête de l’animal, & d’en faire un emplâtre qu’on applique sur la plaie, avec de la salive d’un homme à jeun.

Il court après les passans, & marche très-vîte. Les habitans portent au bout d’un bâton un morceau de la racine dite vipérine, dont l’odeur l’arrête. Les Mexicains le nomment tutlato cauhqui. Sa chair résiste au venin, comme celle de la vipère.