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Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BONDE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 960-961).
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☞ BONDE. s. f. Grosse planche ou pièce de charpente placée à la chaussée d’un étang, qui se hausse ou se baisse pour lâcher ou retenir les eaux. Objectaculum ligneum, obturamentum. On leve, on hausse la bonde pour lâcher les eaux, on la baisse pour les retenir.

Quand on parle d’un trou fait à un tonneau pour verser du vin dedans, & de la cheville de bois qui sert à boucher ce trou, il faut dire bondon pour l’un & pour l’autre, & non pas bonde.

On dit figurément lâcher la bonde à sa colère, à ses larmes, & à ses passions ; pour dire, les laisser couler, ou agir en pleine liberté. Expression populaire.

Bonde, plus communément Bonda, s. m. Arbre d’une grandeur prodigieuse, qui se trouve au Royaume de Quoya, & qui surpasser en hauteur tous les autres arbres des forêts. Il a plus de six ou sept brasses d’épaisseur, & son écorce est toute hérissée d’épines épaisses. Son bois est huileux, & l’on en fait des canots, des cuillers, des plats & des chaises. On fait d’excellent savon avec ses cendres qu’on passe en lessive, & que l’on mêle avec de vieille huile de dattes. Les planches qu’on tire des racines de cet arbres, qui paroissent cinq ou six pieds au-dessus de terre, servent à faire des portes & autres choses semblables. On en coupe des rameaux qu’on plante dans les confins des villages pour les séparer. Les racines prennent fort facilement ; & en peu de temps elles deviennent de grands arbres. Voyez Dapper, p. 254.

Bonde. Petite rivière du Vexin, qui passe à Etrepagni, & à Bezu-le-long. Descript. Géogr. & Hist. de la Haute-Normand. T. II, p. 236.