Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BORISTÈNE, ou BORYSTÈNE, et BORYSTHÈNE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 971).

BORISTÈNE, ou BORYSTÈNE, & BORYSTHÈNE. Grand fleuve d’Europe. Boristhenes. Le Boristhène a sa source dans la Moscovie, au Midi de celle du Volga, & au Couchant de la ville de Moscou. Il traverse une partie de la Moscovie & de la Lithuanie, & toute la basse Volhinie, & se décharge dans la mer Noire, entre la petite Tartarie & la Bessarabie. Jornandez l’appelle Donaster, Ammien Marcellin Danastus, Louis Decius Deniéper, Mercator Niéper, Leunclavius Brisna, Pencer Berezina, Cromer Dnester & Nester. Mais le Niéper est le Neparis d’Hérodote ; pour le Nester, c’est le Tyras, qui coule entre le Boristhène & le Danube ; & la Beresine c’est le Boristhène. Voyez Baudran. Les Géographes conviennent que le Pripèce est le Boristhène méridional des Anciens, & quelques-uns même pensent que la Beresina étoit le Boristhène septentrional. De cette forte le Niéper auquel on donne aujourd’hui le nom de Boristhène, n’auroit été autrefois qu’une des rivières qui se jetoient dans ce fleuve. Le Boristhène a treize sauts ou cascades formées par des rochers qui traversent son lit, & qui en rendent la navigation impossible.

L’Empereur Adrien avoir un cheval de chasse qu’il appeloit Boristhène, & auquel il érigea un tombeau & des colonnes après la mort, avec des inscriptions, ou épitaphes. Voyez Scaliger sur Sparrien, dans la vie d’Adrien.

BORISTHÈNE. Ville ancienne située sur le Boristhène, & habitée par des Grecs, ou plutôt mêlée de Grecs & de Barbares, c’est-à-dire, de Scythes ou de Gètes. Borysthenis, Olbia, Olbiopolis. Strabon dit qu’elle fut bâtie par les Milésiens, qui la nommèrent Olbia, c’est-à-dire, l’Heureuse ; qu’ensuite elle prit le nom du fleuve sur lequel elle étoit située. Le P. Lubin prétend que c’est Oczacow.