Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOTTINE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(1p. 979).
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BOTTINE, s. f. Petite botte de cuir mince qui s’attache avec des quartiers. Leviores ocreæ. Presque toutes les bottines ont aujourd’hui des éperons : quelquefois elles ont des souliers, & souvent aussi elles n’en ont point, & ce ne sont que des espèces de guêtres de cuir. On en fait aussi un très-grand nombre du cuir rude & fort, qu’on appelle bottines fortes. M. Rem. Mss. Les Dragons n’ont que des bottines. Philippe II envoya à Dom Juan des bottines parfumées qui lui coûtèrent la vie. On portoit autrefois une espèce de bottines qu’on appeloit Æstivalia, Henses, ou Estivaux. Selon Du Cange elles étoient fort en usage parmi les Nobles & les gens de guerre, qui affectoient d’en porter par ornement & par distinction. Ces bottines étoient faites de cuir fort mince & fort uni, teint en pourpre, ou en quelque autre couleur. Valbonnet, p. 218. Nos pères ont encore vû porter de semblables bottines.

Ce mot vient, selon Guichard, de βίτιννα, nom d’une espèce de chaussure des Grecs.

Bottine, se dit aussi des chaussures de linge ou de peau de chien faites pour couvrir la jambe de ceux qui ont des varices, pour soutenir une jambe qui est trop foible, pour contenir celle qui prend un pli contre nature, &c. Ces bottines se lacent en dehors de la jambe avec un petit cordon qu’on passe dans des œillets. Sous ces bottines il y a une grande compresse trempée dans une eau stiptique, que ces bottines tiennent toujours appliquée sur les varices.