Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOURDE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 7).
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BOURDE. s. f. Mensonge dont on se sert pour s’excuser, ou pour se divertir de la crédulité des autres. Commentum, nugæ. Cet homme m’a fait accroire qu’il avoit sollicité pour moi, mais il m’a donné une bourde. C’est un homme qui se plaît à donner des bourdes, des baies. Tu n’es pas homme à te repaître de bourdes & de coccigrues. Masc. Il est populaire.

☞ Voltaire dans ses remarques sur le Menteur de Corneille observe que cette expression, grand donneur de bourdes, qui y est employée, est aujourd’hui un peu basse : elle vient de l’ancien mot bourdeler, bordeler, qui se signifioit que se réjouir.

☞ Les Vocabulistes, qui se piquent d’une si grande exactitude, disent que le mot de bourde signifie mensonge, défaite. Ils n’en ont pas trouvé davantage dans le Dictionnaire de l’Académie. Ce qu’on appelle bourde est une chose controuvée pour s’excuser ou pour rire de la crédulité des autres.

Ce mot vient de l’Italien burla. Ménage. Autrefois il signifioit aussi un bâton gros par le bout sur lequel on s’appuie ; une sorte de potence dont se servent les infirmes.

Bourde, est aussi un terme de Marine, qui signifie la voile que l’on met quand le temps est tempéré.

Bourde. Sorte de soude qui est très-mauvaise.