Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOURDELAGE, ou BORDELAGE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 7-8).
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BOURDELAGE, ou BORDELAGE. s. m. Terme de Coutume, est une redevance qu’on doit au Seigneur en argent, blé, plume ou volaille, ou de deux de ces trois choses, selon la Coutume de Nivernois. Jus exigendi prædiatorii vectigalis. Le droit de bourdelage en Bourbonnois est de pereille condition & qualité que le droit de taille réelle : & le mot de bourdelier se dont non-seulement du détenteur, mais aussi de l’héritage, de la redevance & du contrat, & même du Seigneur auquel ce droit est dû. Seigneur bourdelier.

Ce mot, selon Coquille, dans son Hist. du Nivernois, vient de bord, qui en ancien langage tudesque signifie un domaine, métairie, ou ferme à la campagne ; & de-là est tiré l’ancien mot françois borde, qui signifie la même chose. Quand un homme riche avoit un plusieurs domaines à la campagne, il les bailloit à un ou plusieurs laboureurs à perpétuité, pour les faire valoir, & en payer une redevance, en grain & en volaille ; & le bourdelage consiste en ces trois choses, ou pour le moins en deux des trois.

Bourdelage, est aussi un vieux mot qui signifioit, paillardise. Impudicitia.