Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BOURSE

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 20-22).

BOURSE. s. f. Espèce de petit sac de cuir, ou de velours, ou de quelque étoffe d’or, d’argent, ou de soie, qui se ferme avec des cordons ou avec un ressort, & dans lequel on met l’argent qu’on veut porter sur soi. Sacculus, marsupium, crumena, loculus. Les voleurs demandent la bourse le pistolet à la main.

Ce mot vient de bursa, dont les Auteurs de la basse latinité se sont servis dans le même sens, & qui vient du grec Βύρσα, qui signifie cuir. Ménag. Henri Etienne, De latinitate falso suspectâ, c. 8. le tire de Βύρσα, d’où les Italiens ont aussi fait borsa ; mais il y a plus d’apparence que du grec Βύρσα on a formé en latin barbare boursa, & de boursa les François ont fait bourse. Le P. Pezron prétend qu’il est pris du celtique bours & purs. On trouve souvent byrsa, & byrsus, dans la basse latinité, pour signifier un sac, ordinairement de cuir de cerf, de bœuf, &c.

Bourse de Jetons, est une bourse pleine de cent jetons d’or, ou d’argent, que certains corps d’Officiers font battre avec quelques devises pour en faire présent aux Princes, aux Ministres, aux Magistrats de la protection desquels ils ont besoin. Calculorum sacculus. Le garde du trésor royal porte tous les premiers jours de l’an une bourse de jetons d’or au Roi.

Bourse. Dans les Eglises & les sacristies, est aussi une espèce de boîte platte & carrée, faite de deux cartons, joints par un bout, & ouverts par l’autre, entre lesquels on met le corporal. Ils sont revêtus en dedans de toile, & en dehors couverts d’étoffe, & souvent ornés de broderie. Les deux côtés sont garnis de toile, qui donne du jeu aux cartons, afin qu’on puisse les ouvrir & les fermer. Corporalis theca. La bourse se met sur le calice ; & quand le Prêtre est à l’autel, & qu’il a tiré le corporal de la bourse, il dresse la bourse contre les gradins du côté de l’Evangile.

Bourse, est aussi dans le Levant une manière de compter. Le Grand-Seigneur a tant de bourses de revenu. L’Egypte doit tant de bourses au Bacha qui la gouverne. Ces bourses sont de cinq cens écus, ou de vingt-cinq mille médins. Il est très-probable que cet usage de compter par bourse ne vient point des Turcs, mais qu’ils l’ont pris des Grecs, & ceux-ci des Romains, dont les Empereurs l’avoient porté de Roma à Constantinople. Une lettre de Constantin à Cécilien, Evêque de Carthage, rapportée par Eusèbe, Hist. Eccl. T. IX. chap. 6. & par Nicéphore, Liv. VII. ch. 42. le prouve. Ce Prince dit : Ayant résolu de donner quelque chose pour l’entretien des Ministres de la Religion Catholique par toutes les provinces d’Afrique, de Numidie & de Mauritanie, j’ai écrit à Vesus, Trésorier général d’Afrique, & lui ai donné ordre de vous faire compter trois mille bourses. On peut appeller bourse, dit sur cela M. l’Abbé Fleury, ce que les Romains nommoient alors follis ; c’étoit une somme de deux cens cinquante deniers d’argent, qui revient à cent quatre livres trois sols quatre deniers de notre monnoie. Ainsi les trois mille bourses faisoient plus de 300000 livres.

Mais il faut remarquer que follis se prenoit en plusieurs significations très-différentes. Car premièrement il signifie une bourse, un petit sac dans lequel on met son argent. Plaute, Aulul. Act. II. fc. 4. v. 23. & Juvénal, Sat. XIII. v. 61. Sat. XIV. v. 281. Apul. Liv. IV. Métam. Vegetius II. 20. le prennent en ce sens.

Ensuite follis se prit pour l’argent qui étoit dans la bourse, de même qu’en françois & il se dit tant du cuivre, que de l’argent & de l’or, & eut différentes significations. Car, 1°. on appela follis le dupondius, ou la pièce de deux sols, qui étoit une monnoie de cuivre, & qui changea de poids & de prix selon les changemens du dupondius, mais ceci n’est point de notre sujet. Dans l’or il ne se dit jamais d’une pièce de monnoie particulière ; mais dans l’argent, peut-être l’usage avoit-il introduit que les pièces d’argent qui faisoient la bourse s’appelassent aussi chacune, follis, bourse.

Quelquefois follis se prenoit pour un poids, & c’est en ce sens que le follis comprenoit 312 livres six onces, lesquelles font 250 deniers, si cependant ce sont des deniers ; car un vieux Glossaire des Basiliques qu’avoit le P. Sirmond, & dont le P. Petau rapporte le morceau qui regarde le fillis, sembloit porter δονάρια, au lieu de δηνάρια, & Alciat traduit donos : on ne comprend pas trop ce que c’est. M. l’Abbé Fleury dit sans hésiter que ce sont des derniers, & les prend pour la somme signifiée par le mot follis, bourse, quoique ce ne soit encore que le follis, poids, & non point le follis, somme, comme il paroît par le texte de ce Lexicon Nomique rapporté par le P. Petau.

Enfin, il se prend pour une somme composée de 225 petites monnoies d’argent, dont chacune pesoit deux κεράτια moins un quart. Le κεράτιον étoit la douzième partie d’une once ; ainsi la bourse composée de 225 de ces monnoies étoit de 32 onces, neuf κεράτια ou 9 douzièmes d’once, plus les trois quarts d’un κεράτιον ; & 3000 bourses faisoient 98250 onces, ou 12281 marcs plus deux onces. Or en mettant le marc d’argent à 27 livres, les 3000 bourses font 331587 livres, & chaque bourse 100 livres 17 sous & un peu plus, mais ce plus ne va pas à un denier. Voilà ce que c’étoit que la bourse chez les anciens. Voyez le P. Petau sur S. Epiphane, Tom. II. pag. 431 & suiv. Jean Frid. Grononius, De Pecuniâ Vet. Lib. IV. cap. 16. Vossius, Lex Etymol. Stewech, in Veget. Thesaur. Antiq. Rom. Grævii, Tom. X. p. 1179.

S. Epiphane, dans son Traité des poids & des mesures, parlant du follis, dit qu’il est de deux sortes, l’un qui est composé de deux pièces d’argent, ἐκ δύο ἀγύρωο συγκέιμενον, lesquelles valent 208 deniers, οἱ γίνονταί σή δηνάρια ; l’autre est une pièce de monnoie, & ne fait rien ici. Scaliger, au lieu de lire comme le P. Petau σή δηνάρια, 208 deniers, corrige σπὴ, 288 deniers. Un manuscrit de la bibliothèque du Roi cité par le P. Petau, Epiph. T. II. p. 443, porte, οἳ γίνονταί σοι δηνάρια, lesquelles (deux pièces d’argent) vous font vingt deniers. Mais Gronovius, à l’endroit que j’ai cité, lit, σὶ δηνάρια, 250 deniers ; & l’on ne peut douter que ce ne soit là la véritable leçon, quand on compare cet endroit du Pere avec celui du Dictionnaire des Basiliques, où il est écrit tout au long que follis pese ἔλκει δηνάρια διακόσια πεντήκοντα, deux cens cinquante deniers. Quand on a vu plusieurs manuscrits grecs, on convient aisément qu’il a été très-facile de prendre un H. pour un N. Mais de cette correction il s’ensuit que S. Epiphane ne parle que du follis pris pour un poids ; & en second lieu que le P. Petau a eu raison d’imprimer δηνάρια dans le fragment du Lexicon Nomique qu’il a cité, comme, dans S. Epiphane, & non pas δονάρια, comme le manuscrit sembloit avoir, & que cet ο apparent étoit un véritable η, peut-être un peu trop fermé ; qu’ainsi il n’y a plus à douter de ce que valent ces δηνάρια, & qu’Alciat l’a mal traduit par donos. Concluons donc qu’il n’y a que le Lexicon Nomique du P. Sirmond cité par le P. Petau, qui nous apprenne ce que c’étoit chez les Romains & les Grecs postérieurs, que le follis pris pour une somme, ou la bourse, & qu’elle étoit de 100 liv. 17 sols, un peu plus, de notre monnoie, en mettant le marc d’argent à 27 livres.

Bourse commune, est une société qui se fait entre deux, ou plusieurs personnes de même profession, pour partager les profits de leurs charges, ou de leur trafic, afin qu’ils n’envient point la pratique les uns des autres, & qu’ils ne courent point sur leur marché. Societas. Les Secrétaires du Roi, les Commissaires du Châtelet, les Huissiers du Parlement, font bourse commune. Les Marchands en société font bourse commune.

☞ Avoir, manier, tenir la bourse, c’est avoir le maniment de l’argent. On dit figurément d’un homme qui prête volontiers de l’argent à ses amis, dans le besoin, que sa bourse est ouverte à ses amis : & que toutes les bourses sont fermées, pour dire qu’on ne trouve point d’argent à emprunter. On dit encore figurément d’un homme qui relâche de ses droits pour l’amour de la paix, ou pour accommoder une affaire, qu’il s’est laissé couper la bourse ; & de celui qui l’a disposé à cet arrangement, qu’il lui a coupé la bourse. Et de ceux qui font la quête pour les pauvres, pour le prédicateur, &c ; on dit qu’ils viennent couper charitablement la bourse. On dit aussi, faire une affaire sans bourse délier, quand on fait un troc, faire un accommodement but-à-but, & sans qu’il en coûte de l’argent. On dit aussi, qu’il faut faire de la dépense selon sa bourse ; pour dire, qu’il la faut faire selon son revenu. Vivre sur la bourse d’autrui, c’est vivre aux dépens d’autrui. Avoir la bourse bien ferrée, c’est l’avoir bien garnie. Avoir la bourse platte, c’est être gueux, n’avoir point d’argent.

La mort en lui coupant la vie,
Coupa la bourse à bien des gens.

C’est-à-dire, appauvrit bien des gens. Quand on plaide sur un retrait lignager, on est obligé d’offrir à chaque acte de la cause, bourse & deniers à découvert, & à parfaire.

On dit proverbialement, au plus larron la bourse, quand on confie son argent à une personne infidèle ; ☞ ou quand on donne la dépense à faire à une personne dont on doit se méfier. On dit qu’un homme fait bon marché à sa bourse, lorsqu’il dit qu’une chose lui coûte moins qu’il ne l’a achetée.

Bourse, en termes de Collége, est une fondation faite pour entretenir de pauvres écoliers dans les études. Jus gratuitæ ac siatæ attributionis. Les bourses sont à la nomination des Patrons & Fondateurs. Les bourses des Collèges ne sont point des bénéfices, mais de simples places affectées à certains pays, & à certaines personnes. Il n’y a que les écoliers étudians qui puissent prétendre droit aux bourses des Collèges de l’Université de Paris. Il y a au Collège du Cardinal le Moine à Paris de grandes & de petites bourses ; les petites sont pour de jeunes écoliers qui n’en peuvent jouir que six années, c’est-à-dire, autant de tems à-peu-près qu’il en faut pour parvenir au degré de Maître-ès-Arts, & quand ils l’ont obtenu, ils cessent de jouir de leurs bourses : les grandes bourses ne peuvent être tenues que neuf ans par des Maîtres-ès-Arts, & finissent quand ils ont obtenu le degré de Docteurs. En quelques Collèges il y a des bourses qui se donnent à vie. Il y en a quelques-unes qui ne peuvent être possédées que par des Ecclésiastiques Docteurs, ou autres ; mais les bourses, de quelque nature qu’elles soient, ne sont point des bénéfices.

Bourse, se dit encore des sommes d’argent que l’on amasse, & que l’on destine à certains usages particuliers : ainsi au commencement du Séminaire de S. Nicolas du Chardonnet à Paris, on appela bourse cléricale, l’argent que l’on amassoit pour envoyer dans des Provinces les Prêtres qu’on y avoit formés, servir de Curés & de Vicaires. Ce Séminaire a fait dans la suite de si grandes acquisitions, que l’an 1695, les Assemblées de la bourse cléricale cesserent. L’Abbé de Choisy, Vie de Madame de Miramion. P. Hélyot, T. VIII. p. 142, 143.

Bourse, en termes de Négocians, est en plusieurs villes, ce qu’on appelle à Paris & à Lyon, le Change, c’est-à-dire, le lieu où les Marchands se trouvent pour négocier leurs billets. Forum argentarium. La bourse de Londres, d’Anvers, d’Amsterdam.

Guichardin rapporte que l’origine de ce mot vient de ce que la première place des Marchands qui s’est appellée bourse, a été celle de la ville de Bruges, au bout de laquelle il y avoit un grand Hôtel bâti par un Seigneur de la noble famille de Wander-Bourse, dont on voit encore les armoiries qui sont trois bourses gravées sur le couronnement du portail. Cet Hôtel donna le nom à la place où s’assembloient les Marchands, les Courtiers, les Commissionnaires, les Interprètes, & autres supports de négoce, pour faire leurs affaires & leur commerce. Catel, Hist. de Languedoc, p. 199, dit que ces Marchands d’Anvers acheterent pour s’assembler un logis où pendoit l’enseigne de la bourse. Quoi qu’il en soit, de cette ville, qui étoit autrefois la plus fameuse pour le trafic, les Marchands ont transporté ce nom aux places d’Amsterdam, d’Anvers, de Berghen en Norwége, & de Londres, qu’ils ont nommé bourse commune des Marchands. La Reine Elisabeth fit appeller Change Royal, la bourse de Londres, & depuis elle a retenu ce nom.

La bourse à Toulouse est le lieu où les Marchands rendent leur justice, suivant le pouvoir qui leur en a été donné par Edit de Henri II. à Paris au mois de Juillet 1548, par lequel il leur octroya d’établir dans Toulouse une bourse commune semblable au Change de Lyon, avec pouvoir d’élire tous les ans un Prieur & deux Consuls, qui jugeroient en première instance tous les procès entre les Marchands. D’autres disent que l’Edit de Henri II. n’est que de 1549 ; mais de la Faye, dans ses Annales de Toulouse, le rapporte à l’an 1548. L’établissement de ces sortes de Juridictions est dû au Chancelier Olivier, & non au Chancelier de l’Hôpital, comme l’a écrit Charles Loiseaux, Des Seigneuries, chap. 16. Ce qui l’a trompé, c’est qu’il a cru que la bourse de la ville de Paris, qui ne fut établie qu’à la fin de l’année 1563 sous Charles IX étoit la première en institution, ce qui n’est pas. La première est Lyon ; la deuxième Toulouse ; la troisième Rouen, & Paris la quatrième. L’Edit d’érection de celle de Paris, porte expressement que c’est tout ainsi que les places appelées le Change à Lyon, & bourses à Toulouse & à Rouen. De la Faye. On dit aussi la bourse à Nantes.

Bourse, signifie aussi la poche ou l’extrémité d’un filet dans lequel le poisson ou le gibier se trouve embarrassé sans pouvoir sortir.

En termes de Fauconnerie la bourse de l’oiseau, c’est sa gorge.

Bourse noire. C’est une partie qui se trouve dans les yeux des oiseaux, & ne se rencontre point dans les yeux des autres animaux. C’est M. Perrault qui lui a donné ce nom. Elle est placée en dedans de l’humeur vitrée, & tient par sa base au fond de l’œil, à l’endroit où le nerf optique entre dans l’œil. Elle est fort noire. M. Perrault dit dans la première partie de la Méchanique des animaux, que les oiseaux ayant besoin d’une meilleure vue que les autres animaux, à cause que leur vol les éloigne ordinairement des objets qu’ils ont intérêt de connoître, ont dans l’œil cette partie qui semble leur avoir été donnée pour rendre plus parfaite la fonction de la membrane uvée, en ce qui regarde la séparation & la réception des parties opaques du sang. M. de la Hire trouve cette raison mauvaise. Car, dit-il, les poules, les oies, qui sont toujours proche de la terre, ont la bourse noire comme les autres oiseaux ; il trouve encore que le nom de bourse ne convient point à cette partie ; selon lui c’est un muscle composé de plusieurs feuillets triangulaires, dont le plus petit côté est attaché sur une membrane ronde é fort dure, qui occupe toute la base du nerf optique à l’endroit où il entre dans l’œil ; & ces feuillets sont attachés comme sur des rayons, qui partent du centre de cette membrane. Ils tiennent aussi par un autre côté à un cordon, ou tendon, qui sortant du centre de la base, va s’attacher au cristallin par le côté vers le grand angle de l’œil. Le troisieme côte de ces feuillets, qui est le plus grand, est flottant dans l’humeur vitrée. Ce muscle est donné aux oiseaux pour tirer le cristallin vers le fond de l’œil par le côté qui répond au grand angle avec le cordon ou tendon commun des feuillets de ce muscle, & par là donner à l’œil une position plus perpendiculaire aux rayons des objets qui sont au devant de la tête, sans quoi les oiseaux, de la manière que leur yeux sont placés, ne pourroient distinguer les alimens qu’ils doivent prendre par le bec, ainsi que l’expérience d’une lentille de verre opposée obliquement à la lumière d’une chandelle, & les régles de l’optique le démontrent.

Bourse, ou Bouton, en termes de Botanique, est un bouquet de feuilles, ou une fleur qui n’est pas encore épanouie. Folliculus. Voyez Bouton. On appelle aussi bourse généralement tout ce qui sert à renfermer les graines des plantes, lorsqu’elles sont encore sur pied.

Bourse, volva, se dit particulièrement en Botanique d’une espèce de calyce ou enveloppe épaisse qui d’abord renferme certaines plantes de la famille des champignons, suivant Liundus. Elle s’ouvre ensuite pour laisser sortir le corps de la plante.

On appelle aussi bourses, de longues poches de rézeaux, qu’on met à l’entrée d’un terrier, pour prendre les lapins qu’on chasse au furet. Prendre les lapins dans les bourses.

On appelle encore bourses, deux sacs de cuir, qui se mettent des deux côtes au-devant de la selle du cheval. Ac. Fr.

Bouse, se dit aussi d’un petit sac de taffetas noir, où les hommes renferment leurs cheveux par derrière, qui se serre & se ferme par des rubans, comme une bourse, & s’attache par devant avec un ruban. Les bourses sont fort à la mode depuis quelques années. On en met aussi au derrière de certaines perruques. Perruque à bourse.

Bourse, veut dire aussi en termes d’Anatomine, petite vessie. Vesicula. La bourse du fiel.

Bourses, s. f. pl. Enveloppe extérieure des testicules. Scrotum. Les hernies ou descentes se font dans les bourses.

Bourse à Pasteur, ou Tabouret. Ce dernier mot est masculin. Bursa Pastoris. Plante très-commune ; sa racine est un pivot menu, blanc, fibreux, douceâtre d’abord, mais peu de tems après désagréable. Elle jete plusieurs feuilles disposées en rond, couchées sur la terre, oblongues, quelquefois entières, le plus souvent découpées sur les bords plus ou moins profondément comme celles de la dent de lion. La tige qui s’éléve d’entre ces feuilles, est haute plus ou moins : assez souvent elle n’excéde pas la hauteur d’un pied. Elle est branchue, garnie de quelques feuilles beaucoup plus petites que celles du bas. Cette tige & ses branches se terminent par des épis de fleurs blanches, composées chacune de quatre pétales, soûtenues par un calice à quatre petites feuilles verdâtres. Les fruits qui succédent aux fleurs sont des capsules divisées perpendiculairement en deux loges en manière de gousset, & renferment dans chacune de leurs loges quelques semences menues, arrondies & roussâtres. Ce fruit a quelque rapport à la bourse que portent à la campagne les bergers ; & c’est d’où vient le nom de toute la plante. Le tabouret est astringent ; on se sert de son eau distillée dans les potions astringentes pour arrêter des pertes, calmer des hémorrhagies, & guérir des dissenteries. Sa décoction a à-peu-près les mêmes usages, aussi bien que son suc.