Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRABEUTE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 34).
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BRABEUTE. s. m. ce mot, purement grec signifie arbitre du prix.

☞ C’étoit parmi les Grecs le nom d’un Officier qui présidoit aux jeux publics & solennels, & qui étoit le juge & l’arbitre des prix. ☞ Cette charge, qui étoit une espèce de magistrature pour juger ceux qui remportoient le prix à la course & autres exercices, étoit fort considérable, non seulement chez les Grecs, mais aussi parmi les Perses. Dans la Grèce, au moins tant qu’elle fut libre, on choisissoit les Brabeutes entre les plus illustres personnages de toutes les villes de la Grèce. Quand ils exerçoient leur charge, ils avoient une couronne sur la tête, un habit de pourpre, & une baguette à la main, pour marque de leur pouvoir. Ils étoient assis dans un endroit séparé de la foule, qui s’appeloit plethrum, πλέθρον. C’étoit un asile inviolable, d’où ils prononçoient leurs jugemens avec un pouvoir absolu. Les prix que l’on distribuoit s’appeloient Brabeïa, Βραϐεία, & les couronnes, Thomiplectes, θεμιπλέκτους, pour marquer que c’étoit Themis elle-même qui les avoit faites & pliées de ses propres mains. Le nombre de ces juges, ou Brabeutes, n’étoit point fixe. Tantôt il n’y en avoit qu’un, quelquefois neuf, souvent sept. Βραϐεὺς, qui distribue les prix. Voyez Athletes et Athlothethes.