Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRAN, ou BREN

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 38-39).

BRAN, ou Bren. s. m. Excrément de l’homme, matière fécale. Stercus, alvi purgamentum.

Ménage dérive ce mot de Brance, qui est un vieux mot gaulois, dont il est fait mention dans Pline, en parlant du son, qui est encore à présent appelé brann par les Anglois ; & il pense que le bran, qui signifie excrément de l’homme, n’a été dit que par méthapore de l’excrément du blé. Du Cange le dérive aussi de l’Anglois, & temoigne qu’on disoit autrefois, manger du bran de quelqu’un ; pour dire, manger de son pain : & qu’on appelle Brenage, un droit qui se levoit sur le son ; & Brenier, celui qui en étoit Receveur. Mais bren est un mot ancien gaulois, ou celtique, dont les bas-Bretons & les Languedociens se servent encore pour signifier du son.

Bran de Judas, se dit populairement des rousseurs qui viennent aux mains & au visage. Lenticulæ.

Bran-de-son. C’est le plus gros son des grains qu’on a fait moudre, qu’on en tire par le bluteau.

Bran-de-scie, c’est la poudre du bois qu’on scie.

Bran, est encore un terme trivial dont on se sert pour marquer du mépris pour une personne, ou pour une chose. Bran du prédicateur. Bran de vos promesses. Vah, malè sit.