Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRASSAGE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
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BRASSAGE. s. f. Terme de Monnoyeur, qui se dit de la manufacture des Monnoie. Le brassage est la peine de l’ouvrier, dont la plus grande est celle de bien remuer avec les bras l’or & l’argent en grenaille, qui est dans des sacs, quand il y en a de différente valeur, pour en faire un mélange fort égal, & avoir la monnoie au titre qu’on desire. Brachiorum labor. Dans le droit de brassage est compris le droit du Maître, du monnoyeur & du Tailleur de la monnoie, qui s’appellent particulièrement ouvrage, monnoyage & ferrage. Ainsi Boizard, Tr. des Mon. P. I, C. 9, le définit : Le pouvoir accordé par le Roi au Maître des monnoies de prendre sur chaque marc d’or, d’argent, ou de billon, ouvré en espèces, une certaine somme modique, de laquelle somme le Maître de chaque monnoie retient environ la moitié pour le déchet de la fonte, pour le charbon, & pour les autres frais ordinaires. L’autre moitié est distribuée aux Officiers des monnoies, & aux Ouvriers qui ont contribué de leur ministère à la fabrication des espèces. Les vieux titres appellent le droit de Brassage, en latin Brazeagium. Le droit de brassage pour l’or est de trois livres par marc, & celui de l’argent de dix-huit sols. Bouteroue dit, pag. 7, que les frais de la fabrication sont ce que l’on nomme Brassage.