Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRIE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 70-71).

BRIE. s. f. On nomme brie en Normandie, ce qu’on nomme ailleurs brayoire ; c’est-à-dire, cet instrument qui sert à donner au chanvre la première façon, & à commencer à en séparer la filasse de la chevenotte.

BRIE. Pays de France entre la champagne particulière, le Sénonois, le Gâtinois, le Hurepoix, le Parisis & le Soissonnois, en latin Saltus Brigensis, ou Brigia silva, ou Pagus Briegius. Quelques-uns disent que ce mot vient du mot françois Abri, qui signifie lieu couvert, où il y a de l’ombre, & ils prétendent que ce pays fut ainsi nommé, parce qu’il est tout planté d’arbres fruitiers, qui font par-tout des ombrages, ou des abris. Dom Du Plessis, dans son Histoire de l’Eglise de Meaux, Tom. I, pag. 16 & 638, prouve que l’Abbaye de Faremoutier dans son origine a été appelée Brige, c’est-à-dire, Pont ; que son nom s’étant ensuite communiqué à toute le territoire voisin, on l’a appelé Saltus Brigensis ; & que de-là s’est formé celui de Brie. La Brie a eu autrefois ses Comtes. Cette Province se divise en Brie supérieure, ou haute Brie, dont Meaux est la capitale, & Brie inférieure, ou basse Brie, qui a Provins pour capitale, & Brie Pouilleuse ou Galleuse, autrement dite Galevesse, dont le lieu principal est Château-Thierry. Celle-ci tire son nom de celui de Vadicasses. La plus grande partie de la Brie est annexée au Gouvernement de Champagne, le reste, qui l’est au Gouvernement de l’Île de France, s’appelle à cause de cela Brie Françoise. La première s’appelle Brie Champenoise. Voyez Baugier, Mem. sur la Prov. de Champ. La seconde s’appelle Brie Françoise ou Brie Parisienne. Braia Parisiensis. Brie-Comte-Robert, est dans la Brie Parisienne. Longuerue. Ce nom est corrompu de braies qu’on trouve dans tous les anciens Actes, même en françois & en latin. Le mot braie signifie en vieux françois une terre grasse & bourbeuse, comme est le terroir de cette ville. (Brie-Comte-Robert). Id.