Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BROCARD

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 81-82).
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BROCARD. s. m. Raillerie piquante. Dicterium. Lorsque la raillerie sort des bornes que lui prescrit la politesse, elle dégénère en brocard. La raillerie n’offense point. Le brocard est une injure. Les diseurs de brocards sont sujets à plusieurs aventures fâcheuses. Quelques-uns dérivent ce mot du latin brocus, qui signifie celui qui a la bouche ou les dents qui avancent en dehors. On s’est servi de ce mot pour marquer un homme mordant & satyrique.

On appelle brocard de droit, des principes, ou premières maximes de droit, tels que ceux d’Azo, qu’il appelle Brocardia Juris. Vossius dérive ce mot du grec προταρχία, c’est-à-dire, premiers élémens. Doujat conjecture avec assez de vraisemblance, que brocard a été formé du nom de Burchard, Evêque de Wormes, qui a fait une collection de canons, qu’on appeloit Brocardica : & comme son ouvrage étoit plein de sentences qu’on citoit souvent, on appela brocards les bons mots, ou maximes sententieuses, & ensuite les traits de raillerie.

Brocard. D’autres disent Broquart. Jeune cerf d’un an. Voyez Brocart.

Brocard, étoffe. Voyez Brocart.