Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BROYER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
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BROYER. v. a. Réduire un corps en particules plus menues de quelque manière & avec quelque instrument que ce soit. Terere. Il faut broyer ces drogues dans le mortier. Suivant une opinion nouvelle, les membranes de l’estomas broyent les alimens que l’on prend, comme une meule, & c’est ainsi que se fait la digestion. Voyez Digestion.

On le dit particulièrement des couleurs qu’on écrase long-temps sur le marbre ou le porphyre avec une pierre dure qu’on nomme molette, en les mêlant avec de l’huile pour les en imbiber, après qu’on les a pulvérisées. ☞ On broye les couleurs à l’eau ou à l’huile, suivant l’usage qu’on en veut faire.

☞ On les broye sur la pierre avec la molette : on les mêle sur la palette avec le pinceau.

Broyer, en termes de Philosophie hermétique, signifie quelquefois cuire la nature jusqu’à ce qu’elle soit parfaite.

Broyer. Terme de Cordier. Façon de détacher la chevenotte de la filasse, au moyen d’une machine qui la brise, qu’on appelle broye.

BROYÉ, ÉE, part. & adj. Tritus.

On appelle pain broyé, un certain petit pain de fine farine, que les Boulangers étoient autrefois obligés de faire pour leur chef-d’œuvre, quand on les recevoit maîtres. Voyez Pain.