Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRUGNON

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 92).

BRUGNON, s. m. Quelques-uns disent brignon ; mais le bel usage est pour brugnon. Brinolium. Fruit à noyau, qui a une peau rouge & déliée, qui a la chair pleine d’eau, & qui est d’un goût exquis. Il mûrit au mois de Septembre. Le brugnon violet est le plus estimé de tous. Il y a aussi des brugnons indiqués. Quelques-uns croient que le brugnon est une espèce de prune : ce qui a donné lieu à cette diversité de sentimens sur la nature du brugnon, c’est qu’il approche fort de la prune & de la pêche. Nous appelons brugnon tout ce qui étant lisse, c’est-à-dire, sans poil, ne quitte pas le noyau. La Quint. Part. III, ch. 5, p. 418. Cela s’entend parmi les pêches. Tous les brugnons ne sauroient presque avoir trop de maturité.

La Quintinie met le brugnon entre les espèces de Pavies. Il y a un brugnon violet tardif, que la Quintinie au même endroit, p. 418, compte parmi les dernières pêches du mois d’octobre, & les moins bonnes de l’année ; & un brugnon jaune lisse qu’il met au même rang : de sorte qu’il y a, dit-il, trois brugnons bien différens. ☞ Le brugnon violet tardif & le brugnon jaune ne mûrissent guère à Paris, & sont sujets à se crevasser & à pourrir sur l’arbre. pag. 440.