Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BULLETIN

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 112).

BULLETIN. s. m. Ordre que donnent des Echevins ou Magistrats d’une ville pour loger des soldats, pour faire des corvées, ou les obliger à quelque autre charge publique. Schedula Magistratus restimonium continens.

Bulletin, se dit aussi des certificats de santé qu’on va prendre des Magistrats en temps de peste, pour avoir libre entrée dans les lieux où l’on a à passer.

Bulletin, se dit encore du suffrage donné par écrit. Il n’a guère d’usage qu’en parlant des suffrages donnés de la sorte pour l’élection d’un Pape. Les Cardinaux portent les bulletins dans le calice.

☞ On appelle encore bulletin, un billet par lequel on rend compte chaque jour de l’état actuel d’une affaire intéressante, d’une maladie, &c. Le bulletin de l’armée.

Bulletin, dans le commerce, est aussi un nom qu’on a donné aux billets que ceux qui avoient des comptes ouverts dans les livres de la banque royale de France, devoient envoyer ou porter aux teneurs de livres pour s’y faire ou créditer, ou débiter. Encycl.

Bulletin. C’est, en termes de Finances, le billet que l’on donne pour servir de preuve qu’on a payé les droits d’entrée & de sortie. Dict. des Finances.

Bulletins. C’est le nom qu’on donne aux Cordeliers réformés dans le temps de leur réforme en 1492. Les Cordeliers bulletins ou de la Bulle, dit M. Huet, sous prétexte d’une plus grande réforme, ayant voulu se rendre maîtres du Couvent de la ville de Caën, les Religieux qui l’habitoient, les en empêcherent.

On appelle, en termes de Marine, bulletin, un petit livret qu’on donne aux gens de mer, lorsqu’ils sont enregistrés au Bureau des Classes de la Marine, lequel contient leurs qualités, leurs signalemens, leurs âges, & le lieu de leur naissance.