Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BUPRESTE

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 113).

BUPRESTE, s. f. Insecte ailé, assez semblable aux Cantharides. On prétend qu’elle fait enfler le bètail qui l’avale en paissant l’herbe sous laquelle elle est cachée. Buprestis : c’est pourquoi on lui donne ordinairement le nom d’enfle bœuf. Si un homme en mange, il aura les mêmes accidens que s’il avoit pris des cantharides. Ceux qui en ont avalé, ont un goût puant & semblable à celui du nître ; le ventre & l’estomac leur tirent étrangement comme aux hydropiques. M. de Saumaise prétend que la bupreste étoit aussi une herbe dont les Grecs se faisoient un ragoût dans leur repas. On se sert de la bupreste en médecine, de même que des chenilles qui viennent sur les pins, excepté qu’il est besoin, pour conserver ces dernières, de les faire rôtir un peu sur la cendre chaude dans une poële. Βούπρηστις. Ce mot est dérivé de la particule augmentative βοῦ, & de πρῆστις, un incendiaire, de πρήθω, brûler, à cause que cet insecte possède une qualité extrêmement inflammatoire. Dict. de James. D’autres croient que ce mot vient de βοῦς, & de πρήθω, inflo.