Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CÉRUSE
CÉRUSE. s. f. Blanc de plomb. Cerussa. C’est ainsi que la nomment les Chimistes. Elle se fait de lames de plomb fort déliées, auxquelles on fait recevoir la vapeur du vinaigre, qu’on a mis dans quelque vaisseau sur un feu modéré. Ces lames se convertissent par ce moyen en une rouillure blanche, qu’on ramasse, & dont on forme de petits pains. Cardan enseigne le moyen de faire de l’étain & de la céruse. C’est de celle-ci principalement que les femmes se servent pour se farder ; mais elle gâte l’haleine & les dents, fait des rides, & apporte plusieurs autres incommodités, étant une espèce de poison, quand elle est prise intérieurement ; mais c’est un médicament quand on l’applique extérieurement dans plusieurs onguens, emplâtre & autres préparations.
☞ La céruse broyée & préparée est ce qu’on appelle en peinture blanc de plomb. C’est le seul blanc qu’on puisse employer à l’huile ; mais ceux qui préparent cette matière doivent être sur leurs gardes pour se garantir de la colique des Peintres, souvent occasionnée par le plomb & par toutes les préparations du plomb.
Ce mot vient du grec κερὸς, cire. La céruse ressemble beaucoup à la cire. En latin cerussa, en grec ψιμμύθιον.
Il y a une céruse minérale, dont parle Falloppe ; mais tous les autres la tiennent factice.
Céruse, se dit figurément pour faux-brillant, à cause du mauvais usage que les femmes en font quelquefois. Tu n’éblouis pas tes lecteurs avec la céruse & le plâtre. Main. Mauvais jargon,