Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAMPHRÉE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 196).
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CAMPHRÉE. s. f. Terme de Botanique. Camphorata. Nom d’une plante ainsi nommée à cause de quelque petite odeur de camphre qu’elle a. Cette plante vient le long des chemins dans le Languedoc, & sur-tout aux environs de Montpellier. C’est un remède spécifique pour l’hydropisie, & sur-tout pour l’asthme, étant prise en décoction ou en poudre. Il n’y a point de manière plus sûre de donner la camphrée, qu’en tisane. On en met depuis une once jusqu’à deux sur une pinte d’eau, & quelquefois du vin blanc. Les brins les plus tendres, les plus déliés & les plus garnis de feuilles sont les meilleurs. On les coupe menu comme on fait le chiendent. Les grosses tiges & les racines doivent être rejetées. On prend aussi cette plante en guise de thé. Elle est d’autant meilleure, qu’elle est plus verte & plus nouvelle ; elle se conserve cependant d’une année à l’autre. La camphrée échauffe & altere beaucoup.

Cette plante pousse plusieurs tiges à la hauteur d’un pied ou d’un pied & demi, assez grosses, dures, ligneuses, rameuses, velues, blanchâtres, relevées alternativement par des nœuds, de chacun desquels il sort quantité de petites feuilles entassées, longuettes, menues, velues, médiocrement dures, sentant le camphre quand on les écrase, d’où la plante a pris son nom. Sa fleur, qui paroît aux mois d’Août & de Septembre, est un petit vase herbeux. Elle vient dans les pays chaud & sablonneux. Elle vient dans les pays chauds & sablonneux. Elle est très-commune aux environs de Frontignan. Elle est un peu âcre au goût ; mais elle est céphalique, apéritive, résolutive, & détersive ; elle résiste au venin ; elle excite les mois aux femmes ; elle abat les vapeurs, & est propre pour les vers ; elle provoque la sueur.