Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAMUL

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 197).
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☞ CAMUL. Capitale d’un royaume de même nom, qui relève de celui de Casgar, sur la frontière du Tangut. Les femmes de ce pays là sont fort belles, & les maris sont assez fous pour croire qu’il y a de l’honneur à les prostituer aux voyageurs. Lorsqu’un voyageur veut s’arrêter dans quelque maison, le maître du logis le reçoit avec de grandes marques de joie, commande à sa femme & à sa famille de lui obéir en tout, & s’en va, pour ne plus reparoître que quand l’étranger aura jugé à propos de se retirer : pendant tout ce temps, la femme en use avec son hôte comme elle feroit avec son mari. Moguth ou Mongu, souverain de tous les Tartares, leur ordonna d’abolir cette honteuse coutume, & d’avoir plutôt des auberges publiques où les étrangers seroient reçus, que d’abandonner ainsi leurs femmes au premier venu. Cet ordre les affligea ; ils représentèrent au Kan qu’ils avoient reçu cette coutume de leurs ancêtres, & qu’en l’observant ils s’attiroient la protection de leurs dieux. Enfin ils sollicitèrent tant, que l’ordre fut révoqué.

Marco Paolo, place cette province dans le Royaume de Tangut ; cela a changé depuis. Les relations les plus récentes placent la ville de Camul à l’extrémité d’un royaume, nommé cialis, qui relève de celui de Casgar, sur la frontière du Tangut.