Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAPTIVER

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 245).
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☞ CAPTIVER. v. a. Rendre captif, ne se dit point au propre, mais il est employé dans le sens figuré, pour marquer le pouvoir qu’a sur le cœur la beauté & tout ce qui plaît. Ses apas, ses charmes captivent tous les cœurs, pour dire, qu’il n’y a personne qui puisse s’en défendre, y résister.

Loin ce bizarre amour, dont l’ardeur violente,
D’un plaisir criminel inspirant le poison,
En captivant le cœur, aveugle la raison. Vill.

On dit, captiver la bienveillance de quelqu’un, pour dire, la gagner, s’en rendre maître, en être assuré. Il est du style familier. Acad. Fr. 1740.

Captiver, dans la signification d’assujettir. Captiver l’esprit, l’humeur d’un jeune homme. Il y a des hommes qu’on ne sauroit captiver.

☞ Dans le style de l’écriture, captiver son esprit, son entendement sous le joug de la foi. Animum summittere ad ea quæ divinitùs credenda proponuntur ; captivare intellectum in obsequium fidei. Style de bible.

Captiver (Se). v. récip. Se contraindre, s’assujettir. Adstringere se. Ce Marchand ne fera jamais fortune ; il ne sauroit se captiver. Il faut se captiver auprès des grands.

Captivé, ée. part.