Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CARAQUE

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 256-257).
◄  CARAPAT
CARAQUET  ►

CARAQUE. s. f. ☞ Nom que les Portugais donnent aux vaisseaux qu’ils envoient au Brésil & aux Indes orientales. Navis amplissima quam caracam vocant. Les Portugais les appellent naos, navire par excellence. Ce sont de grands vaisseaux ronds de combat, plus étroits par en haut que par en bas, qui avoient quelquefois sept ou huit planchers, & sur lesquels on pouvoit loger quelquefois deux mille hommes. Les Portugais avoient une ordonnance ou coutume, que les naos ou caraques qui venoient des Indes Orientales ne pouvoient mener de chaloupe, ni autre barque de service, en deçà de l’Ile de Sainte-Hélène, auquel lieu ils les couloient à fond, afin d’ôter toute espérance à l’équipage de se sauver. Ils s’en servoient autrefois, tant en guerre qu’en marchandise. La caraque étoit du port de deux mille tonneaux, c’est-à-dire, de quatre millions de livres. Les Chevaliers de Rhodes s’en sont aussi servis.

Les caraques sont aussi de grands vaisseaux de charge.

Caraque. adj. f. Les Hollandais appellent porcelaine caraque leur plus fine porcelaine ; parce que les premières porcelaines orientales qui sont venues en Europe, y furent apportées par les caraques portugaises.

Caraque. Nom d’une côte de l’Amérique méridionale, d’où il vient un Cacao que l’on prétend plus onctueux & moins amer que celui des Îles.

Caraque. s. m. Cacao qui vient de la côte de Caraque. Caracanum Cacao. Nos Epiciers distinguent le gros & le petit_ Caraque, comme le gros & le petit Cacao des Îles, mais ces distinctions sont absolument inconnues sur les lieux, & ne doivent point établir différentes espèces de Cacao, n’étant fondées que sur le triage que font les Marchands, en séparant les plus grosses amandes d’avec les plus petites.