Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CARONCULE

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 279).
◄  CARON

CARONCULE. s. f. Terme d’Anatomie, qui proprement signifie petite portion de chair. Caruncula, diminutif de caro. Il est fait du latin, qui est un diminutif de caro, chair. On donne ce nom à différentes parties du corps humain. La caroncule du coin de l’œil est une petite éminence qui est au grand coin de l’œil. Bartholin & quelques Anatomistes la prennent pour une glande lacrymale, & disent qu’elle est placée sur le point lacrymal pour empêcher que nous ne pleurions continuellement. Dionis prétend qu’ils se trompent ; que ce n’est point une glande lacrymale, mais seulement la réunion de la membrane intérieure des paupières. ☞ C’est une petite masse rougeâtre, grenue & oblongue, située entre sangle interne des paupières & le globe de l’œil.

Les caroncules mammillaires ou papillaires, carunculæ papillares ou mammillares, sont de petits corps ou parties des reins, ainsi appelées parce qu’elles ressemblent au mammelon. Rondelet prétend les avoir trouvées le premier ; mais c’est Carpi. Elles ont la forme des glandes & sont plus dures, & moins rouges que la chair. Elles ont la grosseur d’un pois, mais elles sont un peu plus larges par enhaut, & plus étroites par enbas, avançant un peu en pointe à l’endroit où elles sont percées, pour laisser tomber l’urine dans le bassinet.

Quelques-uns appellent caroncules cuticulaires, carunculæ cuticulaires, ce qu’on appelle communément nymphe. Voyez ce mot.

Les caroncules myrtiformes, carunculæ myrtiformes, sont quatre petites éminences charnues, qui sont dans la fosse naviculaire, situées de manière que chacune occupe un angle, & qu’elles forment toutes ensembles un carré. On les appelle myrtiformes, parce qu’elles ressemblent à des baies de myrte. Carunculæ myrteæ ou myrtiformes. Elles sont situées dans les parties naturelles des femmes, assez près de l’entrée ; elles sont rougeâtres, fermes & relevées dans les vierges, & elles sont jointes l’une à l’autre par leurs parties latérales, par le moyen de quelques petites membranes. Dans les femmes & sur-tout dans celles qui ont eu des enfans, elles sont séparées les unes des autres. Ces caroncules ne sont que des rides & des inégalités du vagin ; ce qui en rend l’entrée plus étroite.

☞ Quelques-uns prétendent avec plus de vraisemblance que c’est le coït qui leur donne naissance, & qu’elles ne sont autre chose que des portions de la membrane même de l’hymen déchirée, qui se sont retirées. Ces caroncules seroient donc une preuve de la défloration. Mais l’existence de l’hymen est-elle bien constatée ? Voyez Hymen.