Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAUTÈRE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 336).
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☞ CAUTÈRE. s. m. Terme de Chirurgie. Ouverture qu’on fait à la chair, dans quelque partie du corps, en la brûlant avec un bouton de feu ou avec une caustique, pour faire écouler les mauvaises humeurs. Voyez ces mots. Inusta lapide caustico plaga, ou causerium, qui signifie également le remède caustique & la plaie faite par ce remède. On fait un cautère, c’est-à-dire, une petite plaie ronde, avec un bouton de feu, un fer brûlant, ou avec un caustique quelconque, qu’on entretient en mettant dedans un petit pois, ou une boule de lierre, afin que les mauvaises humeurs du corps sortent par là. On a soin de panser tous les jours un cautère. On fait des cautères au bras, à la jambe, à la cuisse, & à la nuque.

Cautère signifie aussi le remède caustique avec lequel on fait cette plaie. Cauterium. Le cautère est actuel ou potentiel. Le cautère actuel est un bouton de feu, ou fer rougi, qu’on applique sur la partie, comme aux fistules lacrymales ; & aux chevaux sur les boutons de farcin. Les cautères actuels sont aussi ces fers recourbés, dont l’extrémité est faite en plusieurs fortes de figures, dont on se sert selon le besoin ; il y en a de cultelaires, d’olivaires, c’est-à-dire, de figure d’olive, &c. Le cautère potentiel, est un sel artificiel qui fait une brûlure sur la chair. C’est une substance dont le feu ne se développe que quand elle est appliquée sur le corps. Il se compose de chaux, d’eau forte, de cendre gravelée de figuier, de vigne, de tithymale, de troncs de choux, ou autres caustiques. Il s’appelle pierre à cautère. Lapis causticus. Ambroise Paré enseigne la manière de faire des cautères de velours, qu’il a ainsi nommés, à cause qu’ils ne font point de douleur, sur-tout quand ils sont appliqués sur des parties exemtes d’inflammation. On dit appliquer un cautère à quelqu’un, au bras, à la jambe, à la nuque.

Ce mot vient de ϰαίω (kaiô), uro.