Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CEINDRE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 343).
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☞ CEINDRE. V. act. Cingere. Je ceins, nous ceignons, je ceignois, j’ai ceint, je ceindrai, que je ceigne. Entourer, environner. On ceint une ville de murailles, de fosses. Cingere urbem mænibus, fossâ. On ceint un parc de murs, de haies vives.

Ceindre l’épée à quelqu’un. C’est lui mettre l’épée au côté.

Ceindre son corps, ses reins ; se ceindre le corps, les reins, c’est les serrer avec une ceinture ou quelqu’autre chose. Les Juifs étoient obligés de ceindre leurs reins, & d’être debout, quand ils mangeoient l’Agneau Paschal. Le Roi ceint l’épée aux Gentilshommes, quand il les fait Chevaliers. Le grand Muphti ceint l’épée au Grand-Seigneur, ce qui est comme la cérémonie du Sacre des Rois parmi les Chrétiens. Du Loir, page 64.

On le dit aussi des couronnes, ou autres marques d’honneur, dont on environne le front. Il est ceint d’un bandeau royal, d’un diadème. Sa tiare étoit ceinte d’un bandeau de pourpre. Vaugel.

Ceindre (se) le front d’un diadème, c’est se mettre une couronne sur la tête.

☞ Dans le style noble & soutenu, en parlant d’un Conquérant, on dit que la Victoire lui a ceint le front de lauriers.

Et ton front cette fois
Sera ceint de lauriers qu’on ne vit jamais luire
Sur la tête des Rois Malh.

☞ Le Poëte auroit pu trouver un mot plus propre que luire.

☞ On dit poétiquement ceindre la couronne, la thiare, pour parvenir à la Royauté, à la Papauté.

Ceint, einte, part.