Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CERVELLE

La bibliothèque libre.
Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 383-384).
CERVERA  ►

CERVELLE. s. f. Substance molle enfermée dans la tête de l’animal. C’est la partie molle, blanche & spongieuse du cerveau. Cerebrum. Un Boucher d’un coup de massue fait sauter la cervelle d’un bœuf. La cervelle d’un veau, d’un agneau, d’un lapin, d’une volaille est bonne à manger.

On appelle aussi le cerveau de l’homme, la cervelle. L’homme, à proportion de son corps, a plus de cervelle qu’aucun autre animal ; & on dit même qu’il en a plus que deux bœufs. ☞ Les animaux ruminans en ont plus que les autres brutes. Les animaux qui se battent en ont fort peu. Les muscles temporaux, qui sont fort épais, étrécissent leur crâne. Les poissons en ont beaucoup moins que les quadrupèdes. Les insectes n’en ont presque pour. L’homme, le plus prudent des animaux, en a le plus, & ensuite les animaux disciplinables.

Cervelle, se dit figurément de l’esprit ou du jugement de l’homme. Ingenium, mens. Ce Conseiller d’Etat est la meilleure cervelle du Conseil. Ce jeune homme est fort étourdi, c’est une tête sans cervelle ; il a la cervelle d’un oison.

Je ne puis arracher du creux de ma cervelle
Que des vers plus forcés que ceux de la Pucelle. Boil.

Cervelle de Palmier. est ainsi qu’on appelle une espèce de moëlle douce qu’on trouve au haut du palmier, qui est bonne à manger. Manger de la cervelle du palmier. Ablanc.

On dit proverbialement qu’on a mis quelqu’un en cervelle, qu’on le tient en cervelle, pour dire qu’on l’a mis en peine, en inquiétude, quand on lui fait espérer quelque chose dont il attend le succès. On appelle aussi un homme qui a une mauvaise mémoire, cervelle de lièvre, qui le perd en courant.