Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHÂTELLENIE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 483).

CHÂTELLENIE. s. f. Seigneurie d’un Seigneur Châtelain, & l’étendue de sa Terre & de sa Justice. Ditio Castellani dynastæ. C’étoit anciennement un nom d’Office, & non de Seigneurie. La Cour de la Châtellenie étoit composée, outre le Châtelain, d’un Procureur Fiscal, d’un Notaire, ou Greffier, & de quelques Sergens. Valbonnet. Voyez Châtelain. Dans l’ancienne pratique, Châtellenie signifie le ressort, l’enclave d’une haute-Justice. Il y a tant de Châtellenies qui ressortissent à ce Présidial. Cette Province est divisée en tant de Châtellenies. On se sert indifféremment du titre de Prévôté ou de celui de Châtellenie, pour exprimer une Seigneurie ou Justice qui ne relève pas directement de la Couronne.

On donne ce nom en Flandre aux diverses parties ou contrées dont cette Province est composée, & chacune de ces Châtellenies porte le nom de sa capitale. Châtellenies de Lille, d’Iptes, de Gand, &c. On le donne aussi en Pologne aux petits Gouvernemens qui dépendent des Castellans, ou Châtelains des villes, & qui sont soumis aux Palatins, dont les Gouvernemens ou Palatinats renferment plusieurs Châtellenies. Et en françois, nous nous servons de ce mot en parlant de ces lieux.