Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHÂTIMENT

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 484-485).
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☞ CHÂTIMENT. s. m. Castigatio, adnimaversio. Terme qui comprend généralement tous les moyens de sévérité permis aux chefs des petites sociétés qui n’ont pas le droit de vie & de mort & employés, soit pour expier les fautes commises par les membres de ces sociétés, soit pour les ramener à leur devoir & les y contenir. La fin du châtiment est toujours, ou l’amendement du châtié, ou la satisfaction de l’offensé.

☞ Il est essentiel, pour bien corriger, que le châtiment ne soit ni ne paroisse être l’effet de la mauvaise humeur. M. l’Abbé Girard.

☞ Le châtiment dit une correction ; mais la punition ne dit précisément qu’une mortification faite à celui qu’on punit. On peut définir le châtiment, une correction dont use un maître, un supérieur, envers quelqu’un qui a fait une faute, afin de l’empêcher d’y retomber, ou de le rendre meilleur. Il n’est pas d’un bon maître de châtier son élève pour toutes les fautes qu’il fait, parce que les châtimens trop fréquens contribuent moins à corriger du vice, qu’à dégoûter de la vertu. Voyez aux articles particuliers les nuances qui distinguent les prétendus synonymes ; & ne dites pas avec les Vocabulistes, accoutumés à confondre toutes les idées, châtiment, correction, punition, peine que l’on inflige à celui qui a fait quelque faute.

☞ On dit, en termes de Manège, les châtimens du cheval : c’est lorsqu’on le pique, qu’on le fouette, ou qu’on se sert des aides avec rudesse quand il ne veut pas obéir.

☞ Le mot châtiment a quelquefois une signification plus étendue & très-rapprochée de celle du mot supplice.

Il faut des châtimens dont l’univers frémisse :
Qu’on tremble en comparant l’offense & le supplice.

Racine.

Châtimens militaires, sont les peines qu’on impose à ceux qui suivent la profession des armes, lorsqu’ils ont manqué à leur devoir.