Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHEVETAIN, CHÉVETAINE ou CHÉFETAINE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 523-524).
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CHEVETAIN, CHÉVETAINE ou CHÉFETAINE, s. m. Vieux terme de Coutume, qui signifioit autrefois Chef & Capitaine, Chef de bande, dont il est fait plusieurs fois mention dans Villehardouin, & le Sire de Joinville. Caput, Dux, Princeps. Les Turcs, quand leur Soudan fut mort, firent leur Chévetain un Sarazin. Joinville.

Ce Seccédun Chévetaine des Turcs étoit tenu pour le plus vaillant & preux de toute payennie. Joinv. Ce Chevetain se vanta qu’il mangeroit en la tente du Roi dedans le jour de S. Sébastien, qui prouchain venoit. Idem.

Chevetain & Guieur de la guerre. M. Btunet, en son Trésor, Part. II, cap. 39. Li Chevetains de batailles doivent assembler les batailleurs à pié & à cheval. H. Gauchi.

L’autre bras sont ceux appelés
Qui ont offices principaux
Sur gens d’armes, comme Maréchaux
Et Chevetains. Pélerinage de l’Ame.

Voyez Du Cange sur Villehardouin.

On appelle encore aujourd’hui Chevetains les Chefs de la Bourgeoisie de Bruges.

Ce mot vient de Capitaneus, d’où on a formé Chevetain, ou Cheftain, Capitaine, & comme on dit aujourd’hui Capitaine. Autrefois on disoit & écrivoit Chefvetaine.