Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHRYSARGIRE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 579).

CHRYSARGIRE. s. m. Tribut qui se levoit sur les femmes de mauvaise vie, & autres personnes de même sorte. Chrysargirum, Aurum lustrale, negotiatorium, pœnosum. Evagrius en parle au ch. 39e du IIIe Livre de son Histoire. Zozime dit que Constantin en fut l’auteur. Il y en a cependant des vestiges dans la vie de Caligula par Suétone, & dans celle d’Alexandre par Lampridius. Evagrius dit que Constantin le trouva établi, & qu’il pensa à l’abolir. Il se payoit tous les quatre ans. Quelques-uns disent que les Marchands & le petit peuple le payoient aussi. Voyez Baronius à l’an 330. Il paroît même certain qu’il se levoit sur toutes les personnes & sur les animaux, même sur les chiens qu’on nourissoit. L’Empereur Anastase l’abolit. Il ôta une imposition que l’on appeloit le Chrysargyre, laquelle se levoit tous les quatre ans, non-seulement sur la tête des personnes, de quelque condition qu’elles fussent, soit pauvres, soit esclaves, mais même sur tous les animaux, & jusques sur les chiens, pour chacun desquels on payoit six oboles. Godeau.

Ce tribut se payoit en or & en argent, dit Hoffman, & de là son nom χρυσὸς (chrusos), or, ἄργυρον (arguron), argent.