Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CILICIE

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 592).
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CILICIE, ancienne Province de l’Asie mineure. Cilicia. Elle avoit à l’Orient la Syrie, la Pamphilie à l’occident, au nord la Cappadoce, & au midi la mer Méditerranée ; elle est presque entourée du mont Taurus. C’est ce qu’on nomme aujourd’hui Caramanie propre. Les principales villes de Cilicie étoient Tarse, Adana, qui ont conservé leur nom : Anazarme, Séleuvie, Sébaste, Pompéiopolis, &c. Cicéron fut Proconsul de Cilicie. Antoine accorda des Rois à la Cilicie ; mais sous Vespasien elle fut de rechef réduite en Province. Voyez Vigenère sur César.

Quelques-uns tirent ce nom d’un Cilix qui y regna, & qui étoit Phénicien, fils de Phénix, selon Solin, & d’Agénor, selon Hérodote. Au sentiment de Bochart, Chanaan L. I, c. 5, il vient de l’hébreu ou phénicien, חלקים, Callekim ou Callukim, qui signifie des pierres, parce que la partie occidentale de cette Province est très-pierreuse ; d’où vient qu’on la nomma Trachee ou Apre, Trachæa Cicilia, & le reste campagne ou plaine de Cilicie, Cilicia campestris.

☞ La terre de Cilicie étoit une espèce de terre ainsi nommée, parce qu’on la trouvoit dans de pays-là. En la faisant bouillir dans l’eau, elle devenoit visqueuse & ténace. On s’en servoit pour enduire les ceps de vigne que l’on vouloit garantir des insectes.