Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CIRSION

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 607).
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CIRSION. s. m. Plante qui a beaucoup de rapport au chardon. Elle pousse une tige à la hauteur de trois ou quatre piés, grosse comme le pouce, cannelée, couverte de coton. Ses feuilles sont grandes, larges, pointues, dentelées en leurs bords, d’un verd-blanchâtre, charnues, armées de petites épines foibles & peu piquantes. Ses sommets sont chargés de têtes écailleuses sans épines, qui soûtiennent chacun un bouquet de fleurons purpurins, découpés en lanières. Il leur succède des semences oblongues, garnies d’aigrettes. Sa racine est disposée en petits navets, comme en l’asphodèle. Cette plante croît aux lieux humides & montagneux, dans les prés & sur les rivages. Elle est propre pour appaiser les douleurs des varices ; ce qui lui a fait donner le nom de cirsium, de κίρσος (kirsos) qui signifie varice. Charles & Jean-Baptiste Bauhin, Charles Clusius, Nicolas Lémeri, & Joseph Pitron de Tournefort parlent de cette plante. Le dernier distingue le cirsion du chardon & du jacéa, en ce que les têtes du chardon sont épineuses, & celles du cirsion ne le sont point, & que celui-ci a les feuilles piquantes, & que le jacéa n’a ni les feuilles ni la tête épineuses.